Le Zimbabwe n’est pas favorable à l’existence de la Cour pénale internationale (CPI), a rappelé vendredi un haut responsable gouvernemental, ajoutant sa voix à ceux qui plaident pour un retrait collectif des pays africains de cette institution.
« Nous ne sommes pas pour (la CPI), nous ne sommes pas d’accord avec ce Statut. (…) Nous n’avons pas signé le Statut de Rome (définissant les règles de fonctionnement de la CPI) parce que nous n’étions pas d’accord avec certaines de ses dispositions », a déclaré à l’AFP Joey Bimha, le directeur de cabinet du ministère des Affaires étrangères.
M. Bimha était interrogé alors que les dirigeants africains sont réunis à partir de vendredi à Addis Abeba pour discuter d’un éventuel retrait collectif de la CPI, une position contre laquelle mettent en garde des organisations de défense des droits de l’Homme.
Notant que seuls des Africains ont jusqu’ici été inculpés ou condamnés à La Haye, le Premier ministre éthiopien et président en exercice de l’Union africaine (UA), Hailemariam Desalegn, avait évoqué en mai dernier une « chasse raciale ».
Dans la foulée de la victoire à la présidentielle kényane de Uhuru Kenyatta et de son colistier William Ruto, poursuivis par la CPI pour crimes contre l’Humanité, les 54 membres de l’UA avaient presque unanimement fait bloc derrière Nairobi pour dénoncer un acharnement du tribunal de La Haye contre le Kenya et l’Afrique en général.
Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, frappé par des sanctions dans certains pays occidentaux, a lui-même accusé la CPI de viser les dirigeants de pays en développement et de ménager les dirigeants occidentaux.
« Pour les dirigeants des puissants pays occidentaux coupables de crimes internationaux, comme (l’ex-président américain George W.) Bush ou (l’ex-Premier ministre britannique Tony) Blair, on ferme les yeux. Une telle justice sélective a miné la crédibilité de la CPI sur le continent africain », avait-il déclaré en 2011 devant l’Assemblée générale de l’ONU.
MM. Bush et Blair sont les deux artisans de l’attaque internationale contre l’Irak en 2003.