Le Vovinam-Viêt Võ Dao, Art Martial Traditionnel Vietnamien, est l’œuvre de tout un peuple engagé tout au long de son histoire dans une lutte pour la définition et la préservation de son identité. Depuis sa fondation par l’empereur HUNG VUONG en 2879 avant J.-C., des étapes clés ont assuré la lente et souvent douloureuse maturation de ce qui allait devenir un Art Martial conjuguant tradition et modernité. En France, le Vovinam-Viêt Võ Ðao apparaît officiellement en 1975 avec l’arrivée de Maître TRAN Nguyen Dao, unanimement reconnu comme le leader historique et charismatique de l’école dans ce pays.
Dans la lignée des grands maîtres, il consacre toute son énergie à préserver l’identité de son art, tout en façonnant les bases de demain. En Afrique, c’est Maître Abdoulaye Sène qui amène la discipline d’abord au Sénégal dans les années 90 puis la développe petit à petit dans les autres coins du continent noir à travers ses premiers élèves comme Me Youssouf Kaboré au Burkina Faso, Me Younouss Yade en Mauritanie, Me Larbi Ait Abdelmalek en Algérie et Me Oumar Ndoye au Mali.
L’histoire du Viêtnam est riche en évènements : conquêtes, invasions, révolutions, colonisation, conflits internes se succèdent et expliquent le développement des techniques de combats. Etablir une date de naissance pour l’art martial, le « Võ » en vietnamien, est impossible. Cependant, c’est sous le règne de l’empereur Hùng Vuong 1er, il y a 5000 ans de cela, que les techniques de combat commencent à se développer.
En 111 avant JC, le Viêtnam connaît sa première invasion chinoise, invasion qui durera jusqu’en 398 après JC et pendant laquelle la Chine tentera d’imposer ses mœurs et ses coutumes. Le pays va connaître d’autres périodes d’invasions, mais moins marquantes ; l’art martial alors se structure. Le maréchal Tran Hung Dao repousse l’armée mongole en 1288, notamment avec la bataille du fleuve Bach Dang. C’est de cette époque que datent les plus précieux manuscrits de techniques codifiées, dont le Linh Nam Võ Kinh. L’art martial en tant que moyen de défense humain sur le plan personnel devient, avec le général Tran Hung Dao, un réel art militaire. Pendant 400 ans, le royaume va subir d’autres invasions Chinoises, mais aussi des guerres fratricides.
C’est au cours de ces 400 ans que les européens font leurs premières apparitions. L’évangélisation du pays commence. Elle n’est pas acceptée de tous et donne parfois lieu à de sanglantes répressions. Malgré cela, les luttes fratricides déchirent le pays. En 1773 une révolte devenue célèbre (celle des frères Tay Son) permet au Vietnam de recouvrer son unité. Des écoles d’arts martiaux voient le jour dans tout le pays, redonnant au Võ sa valeur éducative pour l’individu. A partir de 1802, la colonisation française s’opère ; les français s’implantent réellement à compter de 1842. Le Võ est interdit et l’entraînement sera pratiqué « derrière la haie des bambous », c’est à dire dans la clandestinité. Du fait de l’impossible communication entre les pratiquants, différents styles d’art martiaux se créent.
C’est dans ce contexte que le huitième jour du quatrième mois de l’année 1912 (calendrier lunaire), (8 avril 1912), que Maître Nguyên Lôc voit le jour. Il va consacrer la majeure partie de sa vie au Võ jusqu’à sa mort, le quatrième jour du quatrième mois de l’an 1960 (calendrier lunaire), (29 avril 1960). De 1939 à 1960, une école était née, un mouvement avait grandi dans une époque difficile. D’une dimension nationale, il va devenir international. Maître LE SANG était l’élève le plus avancé de Me Nguyên Lôc, il était donc normal qu’il lui succède.
Abdoulaye A. Traoré,
Ingénieur du développement local
Source: Infosept