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« Le voleur et l’âne » !

Le coup d’arrêter le Président de la Transition et son Premier Ministre pendant que le cap était mis pour une solution objective de sortie de crise n’arrange pas la situation déjà chaotique au Mali. Le coup renvoi à la fable de Jean  De la Fontaine : «  Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient. L’un voulait le garder, l’autre voulait le  vendre. Tandis que coups de poings trottaient et que nos champions songeaient à se défendre,  arrive un troisième larron qui saisit maitre Aliboron ».

A la question posée à un fou de savoir comment développer le Mali et en faire une Nation émergente dans les 10 prochaines années, il a tout simplement répondu qu’il faut abattre tous les maliens qui ont plus de 10 ans et seulement épargner la vie à ceux qui en ont plus de 60.  A la 2ème question posée au fou de savoir pourquoi épargner la vie de ceux qui ont plus de 60 ans, il a répondu que parmi ceux-ci, il garde l’espoir qu’il y en a qui portent encore les valeurs du respect humain, de l’honneur, la dignité, la bravoure.

La situation du Mali est très grave et le pays est déjà dans le gouffre, l’hypocrisie, la corruption, le désordre, le mensonge et l’impunité font perdre à tous l’espoir d’un lendemain meilleur. La société est gangrénée par des maux et vices qui obstruent toutes perspectives rayonnantes d’avenir. Dans un pays ou mentir, tromper et trahir ne font plus honte, les valeurs de l’honneur et la dignité ne sont plus portées en flambeau, ou l’excellence est ridiculisée par la médiocrité, ou le voleur intimide et fait peur au juge, l’espoir devient utopique.

Fondamentalement, dans le pays ou la culture de l’oralité façonne le mode de pensée, les gens n’ont pas l’habitude de décortiquer, d’analyser l’information pour distinguer le vrai du faux. Dans le pays où la plupart des décisions d’actions sont prises non par ce qu’on a compris, mais parce qu’on a entendu, la manipulation devient l’astuce du pyromane.  La situation sera toujours compliquée au Mali, tant que les gens n’agiront pas par conviction, mais pour défendre un intérêt immédiat et futur.

Aussi longtemps que les citoyens prendront position non pas parce qu’ils ont compris, mais parce qu’ils ont entendu, l’avenir politique de ce pays pour un schéma cohérent de gouvernance et de développement  restera longtemps compromis.

Il est grand temps pour sauver le Mali de poser le débat sur la prolifération des partis politiques au Mali au prétexte de la démocratie et le multipartisme dit « intégral ». Au Mali, force est de reconnaitre que la manipulation des esprits et l’influence de l’argent sont les principales stratégies de la plupart des acteurs de la scène politique. Les politiques créées au Mali n’ont pas de vision claire sur les perspectives de développement du pays et n’ont d’idéal que la conquête du pouvoir. Les activités de la plupart des partis politiques au Mali sont animées par des opportunistes qui profitent et abusent de la masse ignorante.

La prolifération des partis politiques au Mali actuellement au nombre de 219 plutôt que d’être perçue comme un indicateur et un signe de vitalité de notre démocratie, révèle fondamentalement la dégradation des valeurs morales, sociales identitaires du Mali. Aujourd’hui, ces valeurs sont tellement profanées qu’on ne peut plus jurer que le malien serait incapable pour l’argent, de faire tel ou tel vice en fonction de son appartenance ethnique, culturelle ou religieuse.

Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme après les constats que pour l’argent et le pouvoir, les leaders et militants de la plupart des partis politiques crées au Mali sont prêts à vendre leur âme au diable, et laisser le pays plonger dans le chaos seulement pour tirer leur épingle du jeu. La bonne gouvernance pour le développement du pays n’est pas l’objectif final recherché par la plupart des acteurs de la scène politique, d’ailleurs c’est ce qui justifie qu’au Mali, la tendance est de toujours regretter le départ du précédent Président de la République.

A croire que l’avènement de la démocratie au Mali en 1991, aura surtout favorisé le développement de stratégies d’abord centrées sur la conquête du pouvoir, et ensuite l’organisation du partage du gâteau entre les acteurs des alliances malsaines. Pour affirmer que la prolifération des partis politiques au Mali mettra davantage le pays dans la confusion et le chaos, aussi longtemps que la scène politique sera animée par des acteurs qui n’agissent pas, par conviction de l’amour de la Patrie et le bien-être du peuple souverain, mais pour défendre des intérêts personnels immédiats ou futurs.

Dans le contexte actuel du Mali, l’argent et le pouvoir étant au cœur des enjeux politiques, il sera pratiquement impossible que les alliances entre les acteurs de la pléthore de partis politiques puissent favoriser le choix de l’Homme providentiel dont le Mali aura besoin pour sortir du gouffre. Sans nul doute, les alliances obligatoires entre les acteurs des partis politiques feront obligation à tout candidat aux élections présidentielles de composer les mains et pieds liés avec des corrompus et des malfrats pour décider de comment partager le gâteau une fois à Koulouba.

Autrement, il est pratiquement impossible avec 219 partis politiques crées au Mali et pour 4 à 8 millions d’électeurs de choisir le Président dont on a besoin pour correctement diriger le pays, impulser le développement, et restaurer la grandeur de la nation malienne. C’est tout simplement impossible aujourd’hui sans le nettoyage d’avoir au Mali un Président à la hauteur des changements attendus qui soit capable de redorer le blason, l’honneur et la dignité malienne, faire du Mali un pays émergent qui retrouvera avec grandeur sa place dans le concert des grandes Nations.

Il n’y a pas 219 options de développement possibles pour le  Mali et les candidats des différents partis politiques lancés à la conquête du pouvoir le savent bien. Alors pourquoi devrait-on continuer à cultiver et à entretenir la fausseté et la fourberie dans la société quand on est tous convaincus Gouvernants et Gouvernés que toutes les voies tracées  mènent à l’impasse ? Pourquoi autant d’hypocrisie et d’égocentrisme, de colère, de division et de haine dans le pays qui porte  la devise : « Un Peuple-Un But- Une Foi ».

La dissolution des 219 partis politiques au Mali pour remettre à zéro les compteurs de l’avènement démocratique avec la création de seulement trois (3) nouveaux partis aux couleurs du drapeau tricolore :  Vert, jaune, Rouge,  serait la meilleure option pour mieux organiser le paysage politique, en sortant des rangs les vampires, et autres catégories de fossoyeurs de l’Etat-Nation. Aujourd’hui,  il est primordial de porter en priorité la production d’un guide national du code d’honneur et de conduite au Mali pour la pose d’un socle commun de connaissances sur les concepts de la patrie, du patriotisme, l’honneur et la dignité, la probité, le professionnalisme.

Dix (10) raisons pour décider la dissolution de tous les partis politiques du Mali.

  • Un Peuple qui n’a pas la même Foi d’amour de la patrie, ne peut en aucun cas atteindre le même But.
  • La démocratie et le multipartisme ne s’accommodent pas de l’ignorance, l’anarchie, le désordre et l’impunité tels qu’actuellement vécus au Mali.
  • Le mode actuel d’expression de la démocratie et le multipartisme, fragilisent  l’autorité de l’Etat, font perdre la fibre patriotique pour laisser libre cours aux stratégies malveillantes d’enrichissement illicite et d’accaparement des biens publics.
  • L’amour de la partie, le sens aigu du professionnalisme, de l’honneur et la dignité qui ont permis aux pères fondateurs de la République d’arracher l’indépendance du pays, ne sont plus des valeurs cultivées et partagées au Mali.
  • Le pouvoir de l’argent a corrompu les esprits et la société s’est forgée d’autres normes d’appréciation des valeurs humaines et morales. La fourberie, l’hypocrisie, le vol, le mensonge, la trahison sont désormais promus en système de valeurs dans la société.
  • Les citoyens ne se font pas confiance, ils ne font non plus confiance aux institutions de la République pour le fonctionnement et la continuité de l’Etat.
  • L’urgence et la nécessité de mettre fin aux pratiques d’alliances malsaines pour réorganiser le paysage politique, la formulation d’un document institutionnel sur trois (3) options et orientations idéologiques axées sur une vision harmonieuse de développement du Mali de demain.
  • La nécessité de laisser le soin aux acteurs politiques et aux militants de choisir par conviction parmi les trois (3) nouveaux partis, l’option idéologique et l’orientation politique de développement qui correspond au mieux à leur vision du Mali de demain.
  • L’urgence et la nécessité de booster le processus de développement socioéconomique et culturel des Collectivités Territoriales décentralisées fortement handicapées par les antagonismes et divisions politiques.
  • La révision de la constitution malienne de 1992 pour y intégrer les normes et valeurs fondamentalement axées sur les références du riche patrimoine socioculturel du Mali.

Considérant l’évidence de la faillite institutionnelle, la nécessité de restaurer l’Etat de droit pour une meilleure expression de la démocratie, la consolidation de la cohésion sociale, la paix et la stabilité durable au Mali, il est temps de porter en priorité l’organisation d’un Référendum afin que les maliens puissent se prononcer POUR ou CONTRE la prolifération des partis politiques au Mali.

Nous ne sommes pas des Occidentaux, ni des Asiatiques, ni des Américains. Nous sommes fondamentalement Africains, et comme tels,  nous avons notre histoire, notre culture, notre savoir-faire à valoriser. Alors pourquoi vouloir être, ou faire comme les autres en reniant fondamentalement nos valeurs socioculturelles identitaires au point de nous transformer et de perdre tous les repères, les valeurs et principes de l’honneur, la dignité la solidarité?

Ce qui est arrivé avant-hier hier soir, le putsch  contre le président et le PM de la Transition,  est le 1er épisode du feuilleton « drame malien » et la série ne prendra fin que lorsque les maliens auront le courage d’abattre et enterrer les systèmes corrompus, pour faire du sang neuf avec les principes et valeurs socioculturelles identitaires de la nation malienne.

Moussa Dao, Vice-président du  Réseau d’Entraide et de Solidarité pour la Formation et l’Information des Citoyens (RESIF-C)

Source: Le Pélican

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