Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le vieux loup et le jeune renard

Le vieux loup et le jeune renard

 

president malien ibrahim boubacar keita ibk

L’accord d’Alger de 2006 avait fait couler beaucoup d’eau sous les ponts Fhad et des Martyrs de Bamako.

 

La fissure dans l’alliance de 2002 entre IBK et ATT au sommet de l’Etat malien avait donné de facto la stature de premier opposant à l’homme de Sébenicoro alors président de l’assemblée nationale du Mali dans cette législature finissante de 2007.

 

Dans ces conditions de divorce politique avéré à l’orée de élections présidentielles de 2007, exacerbé par les contre coups de la crise ivoirienne et des amitiés et accointances d’IBK avec Laurent Gbagbo, le “Kankeletigui” autoproclamé sortait très affaibli politiquement sur la scène politique malienne avec ses 19% aux élections présidentielles de 2007.

 

Un jeune renard de la politique malienne de près de 25 ans tout droit diplômé d’état français d’expertise comptable, avait depuis l’an 2000 élu domicile au cabinet d’expertise comptable Diarra de N’golonina à Bamako.

 

Débordé de visions et d’ambitions pour son pays, Moussa Mara, ce fils d’ancien dignitaire du régime de Moussa Traoré, formé en France, manifestait une impatience rare à bousculer le très poussiéreux microsome politique malien établi depuis mars 1991 et qui peinait à se renouveler sous les tropiques.

 

Alors IBK en disgrâce affrontait Moussa Mara à la députation de 2007 en commune IV du district de Bamako.

 

Très vite le prince du Mandé prenait la corde face à ce novice politique spécialiste des chiffres et sentait pour la première fois le ballotage défavorable dans une élection législative dans son propre fief.

 

Il a fallut l’union sacrée de ses anciens amis de l’Adema PASJ alors sous la houlette du professeur Dioncounda Traoré pour venir à la rescousse d’IBK et de son RPM dans cette élection législative de 2007.

 

Mara a été battu mais reprenait la marie de la même commune non sans soubresauts car il a du faire face à une contestation politique inédite sur sa liste politique gagnante et a vu son élection annulée et sa mairie passée sous une délégation de gestion du ministère de l’administration territoriale de Général Kafougouna Koné.

 

Mara resta serein et remporta les élections qui furent réorganisée plus tard dans la commune IV du district de Bamako.

 

Il mit tout de suite en place des mesures inédites de transparence dans la gestion de sa mairie.

 

Lors des événements de mars 2012 ses positions envers les putschistes sont restés ambiguës comme pour la plupart des politiciens maliens champions du monde de l’opportunisme.

 

Mais pour les élections présidentielles de juillet 2013 il possédait l’un des programmes économiques et sociaux les plus élaborés connus dans l’histoire de la politique au Mali.

 

Il est clair que Mara nourrit une ambition sans équivoque d’un destin national dont il faut faire avec désormais.

 

Mais sa formation politique qui a connu des transhumances n’a pas la taille requise et lui contraint à des alliances politiques souvent inconfortables.

 

IBK qui est parvenu à ses fin en devenant président de la république du Mali, n’a jamais caché son goût pour le luxe et les dépenses inconsidérées même s’il fait un travail remarquable pour juger les criminels des charniers de Kati et barrer la route de l’autonomie et de l’indépendance au Mnla et à d’autres groupes armés qui écument le nord du Mali.

 

L’implication de son fils Karim et de son beau père maison dans sa politique risque de créer des conflits d’intérêts permanents au parfum d’une corruption nauséabonde.

 

La question qu’on se pose c’est de savoir si c’est Moussa Mara qui va se laisser faire ou si ce serait plutôt la fin de la promotion familiale du régime IBK face à la transparence que Mara a semblé nous démontrer à Hamdallaye.

 

Le départ tonitruant d’Oumar Tatam Ly de la cité administrative Mouammar Kadhafi est en réalité un carton jaune pour toute la famille IBK et plaide en faveur de plus de marge de manœuvre pour Moussa Mara que son prédécesseur n’a jamais eu.

 

Son atout est sa vision et son engagement politique qu’Oumar Tatam Ly n’avait pas.

 

Mais il lui faudrait plus de doigté pour convaincre IBK que le luxe inutile et une famille présidentielle entière sous perfusion financière d’un État malade en Afrique n’est pas la panacée du pays de Soundiata, Damozon et Bambeba.

 

Nous pouvons devenir grand en donnant une formation digne  et de  l’emploi à chaque jeune malien plutôt que de rêver des fastes et du luxe clinquant à la tête d’un État mendiant en Afrique.

 

Le jeune renard doit être assez futé pour convaincre le vieux loup de Koulouba là où Oumar Tatam Ly dans sa rigueur et son intégrité de banquier central n’a jamais réussi à lui faire comprendre.

 

Que Dieu bénisse le Mali!

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance