Makhtar Diop s’est s’imprégné de la difficile situation économique de notre pays et a réitéré l’engagement de son institution à l’accompagner dans ses efforts de relance. Le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, Makhtar Diop, est depuis dimanche en visite dans notre pays. L’illustre hôte est venu s’imprégner de la situation économique de notre pays depuis le déclenchement de la crise et de discuter de l’impact de la crise sur les populations, l’économie et les institutions du Mali. Il s’agit également pour le responsable de l’institution financière internationale de s’informer auprès des autorités comme des partenaires techniques financiers des perspectives de paix, de stabilité et de développement de notre pays.
Cette visite du vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique intervient à un moment très important pour notre pays, au moment où les partenaires techniques financiers ont décidé de reprendre progressivement leur assistance à notre pays. Une assistance qui avait été interrompue après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Ainsi à travers cette visite, les responsables de la Banque mondiale entendent discuter avec notre pays sur la stratégie et les initiatives que l’institution envisage en faveur du Mali en particulier et du Sahel en général, surtout dans le contexte actuel de la sous-région.
Hier, Makhtar Diop a rencontré dans la matinée, les représentants du corps diplomatique et consulaire, les chefs des agences de développement et les représentants des partenaires techniques et financiers (PTF) actifs dans notre pays. Après une demi-heure de discussion, le chef de file des partenaires techniques et financiers de notre pays, l’ambassadeur d’Allemagne, Günter Overfeld, le coordinateur résident du Système des Nations unies, Aurélien Agbenonci, également représentant résident du PNUD, ont réaffirmé l’engagement de tous les partenaires du Mali à aider le pays à traverser cette crise. Ils ont expliqué les stratégies et les outils mis en place par leurs pays respectifs et par la troïka à travers la coopération multilatérale pour assister le Mali. Makhtar Diop a salué cette dynamique de coopération, remercié nos partenaires pour cet accompagnement constant et plaidé pour la reprise effective de l’assistance de tous les partenaires du Mali.
Le vice-président de la Banque mondiale a ensuite rencontré les membres du gouvernement à l’hôtel des Finances où il a été accueilli par le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly en présence d’autres ministres. Dans son mot de bienvenue, Tiéna Coulibaly a souligné l’espoir que la venue de Makhtar Diop suscite dans notre pays. « Cette visite nous honore à plus d’un titre, car elle intervient dans un contexte particulièrement difficile pour le Mali qui traverse une crise sans précédent. Notre espoir repose bien entendu sur cette formidable mobilisation de la Communauté internationale en faveur de notre pays, mais aussi l’espoir d’une reprise intégrale de la coopération financière entre le Mali et ses partenaires », a indiqué Tiéna Coulibaly. Le ministre des Finances a rendu hommage à toutes les bonnes volontés qui, parfois au prix du sacrifice ultime, ont apporté leur soutien à la reconquête des zones occupées par les bandits armées et autres terroristes.
TOUS LES SECTEURS DE DEVELOPPEMENT. Le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget a rappelé que les interventions de la Banque mondiale au Mali couvrent tous les secteurs du développement économique et social du pays. Il a aussi rappelé les conséquences de la crise sécuritaire, politique et socio institutionnelle qui sévit dans notre pays depuis un an et les efforts déployés par le gouvernement dans la régulation des dépenses après la suspension de l’aide des PTF, afin de ramener ces dépenses à un niveau compatible avec les recettes. Tiéna Coulibaly a sollicité de l’institution financière un soutien accru à la relance de notre économie, particulièrement dans les zones précédemment sous occupation, notamment dans les domaines de l’agriculture, l’énergie, les infrastructures de transport et de télécommunications. Sur le plan social, l’appui de la Banque est particulièrement requis dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’accès à l’eau potable avec un accent particulier sur le renforcement des capacités de résilience des populations dans cette situation.
Le ministre Coulibaly a également sollicité le leadership et l’expertise de la banque pour la réalisation de projets et programmes régionaux notamment dans les domaines des infrastructures et l’évaluation des impacts des projets destinés au Nord.
Le ministre Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions, Mamadou Namory Traoré, assurant l’intérim de son homologue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a résumé les grandes lignes de la Feuille de route du gouvernement de Transition, notamment la reconquête de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale et l’organisation d’élections libres et transparentes. Il a promis que le gouvernement s’emploiera à respecter ses engagements.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Abdourahmane Oumar Touré, a décrit l’état d’avancement du processus électoral tandis que son homologue de l’Action humanitaire, de la Solidarité et des Personnes âgées, Mamadou Sidibé, expliquait les efforts entrepris par le gouvernement et des partenaires pour relever les défis humanitaires de la crise.
Appréciant les explications des membres du gouvernement, le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique, Makhtar Diop, a réitéré l’engagement de l’institution à soutenir les efforts du Mali pour une relance rapide de l’économie, pour la création de la prospérité sur la base d’investissements dans les secteurs porteurs de croissance (agriculture, infrastructure, développement humain et développement durable) afin de favoriser l’accès aux services sociaux de base et atténuer l’impact des chocs sur les plus pauvres et sur les indicateurs sociaux de base.
Makhtar Diop a insisté sur la nécessité pour notre pays de maintenir les reformes structurelles pour consolider les fondements de la stabilité macroéconomique et corriger les éléments de vulnérabilité liés à la faible diversification de la production. Il rappellera l’urgence de remettre en état les infrastructures socioéconomiques et de ramener l’administration dans les zones libérées pour relancer l’économie et assurer la protection du territoire. Il a insisté sur la nécessité d’accélérer le processus de réconciliation en cours et d’assurer la tenue d’élections libres et transparentes dans le calendrier fixé par la feuille de route tout en assurant de l’engagement et de la disponibilité de son organisation à être le porte-parole du Mali auprès d’autres institutions financières internationales.
D. DJIRE
Source: L’Essor