Le Tribunal de première instance de la Commune V a finalement rendu, hier jeudi, le verdict du procès opposant le Sergent Aminata Kané à 95 personnes victimes d’escroquerie dans les recrutements à la Douane, la Police, la Gendarmerie, la Garde nationale.
Le Tribunal de première instance de la Commune V a décidé, hier jeudi, de vider l’affaire opposant la fille du Général Minkoro Kané, Aminata, cuisinière à l’Ecole de la Police, à 90 personnes. On se rappelle que ce verdict était attendu depuis la semaine dernière. Malheureusement, le nombre de victimes ne cessait d’augmenter et on enregistrait chaque jour de nouvelles victimes, surtout après la publication de l’affaire dans le journal Aujourd’hui. De 90 victimes, on est passé à 95. Cette hausse a été enregistrée après notre premier article sur ce dossier publié il y a deux semaines.
Comme il fallait s’y attendre, l’ex-cuisinière de l’Ecole de Police a été condamnée à 5 ans d’emprisonnement ferme. En plus, elle doit rembourser l’intégralité des montants encaissés de ses victimes et qui se chiffre à 75 millions de Fcfa.
Notons que la policière Aminata Kané était inculpée pour escroquerie, abus de confiance. Pourquoi ? Parce qu’elle sait concocter des plans pour s’enrichir, notamment en exploitant la détresse des jeunes chercheurs d’emplois torturés par le chômage. Elle a été mise sous mandat de dépôt dans une affaire de recrutements dans les différents corps: Douane, Police, Gendarmerie, Garde nationale… En effet, Sergent Aminata Kané prenait de l’argent aux gens afin de les faire recruter dans ces corps. Pour rassurer sa victime et ainsi mieux la ferrer au moment de l’encaissement de l’argent, elle établissait un engagement sur la copie de sa carte professionnelle de la police qui servait ainsi de reçu au pigeon à plumer. Les victimes ont versé entre 100 000 Fcfa et 5 millions Fcfa.
En tout cas, cette affaire doit être une leçon pour les jeunes chômeurs, qui cherchent du boulot par ces chemins tortueux. Dans ces conditions, les victimes d’Aminata Kané doivent être aussi poursuivies pour corruption.
A.B. HAÏDARA