Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Le Tombeau des Askia, un monument unique

Un précédent article présentait la grande mosquée de Tombouctou et sa reconstruction. De nombreux sites au Mali méritent qu’on s’y attarde. C’est le cas du tombeau des Askia, une autre des merveilles architecturale du Mali.

 

Ce magnifique monument qui se situe à Gao a été édifié en 1495 par Askia Mohamed, empereur du Songhaï. Cette spectaculaire structure pyramidale témoigne de la richesse de l’empire entre les XVe et XVIe siècles grâce au contrôle du commerce transsaharien, notamment du sel et de l’or.

Le site est composé de plusieurs parties. En plus de la tombe pyramidale, il y a deux mosquées à toit plat, un cimetière et un espace des assemblées en plein air. Tout cela, fut construit lorsque Gao est devenu la capitale de l’empire Songhaï et après qu’Askia Mohamed ait fait de l’Islam la religion officielle de l’empire à son retour de la Mecque.

Le tombeau est un mélange harmonieux de différentes influences allant des traditions ancestrales aux marques des constructions d’Afrique du Nord. C’est donc une structure unique et originale dédiée au culte de l’Islam, religion teintée des croyances anciennes maliennes.

Classé au patrimoine mondial en 2004, le site a été ajouté en 2012 sur la liste du patrimoine en péril, en raison du conflit armé qui affectait le Mali et qui se poursuit encore aujourd’hui. En effet, en mars 2012, les groupes armés terroristes ont pris le contrôle de la ville et ont menacé d’attaquer la tombe.

Ils ont également interdit le crépissage du tombeau permettant de le conserver depuis des siècles. Mais c’était sans compter sur la détermination de la population à protéger leur culture et leur patrimoine. Pour les habitants de Gao, il était hors de question de vivre la même histoire que les Tombouctiens. Pour rappel, les combattants d’Ansar Dine avaient saccagé deux des mausolées de la grande mosquée Djingareyber.

On doit donc la conservation intacte du tombeau des Askias à la population mais également aux forces armées maliennes et leurs partenaires. Grâce à l’action de tous, la menace djihadiste s’est éloignée.

Il convient également de souligner que notre patrimoine fait l’objet d’un plan de sauvegarde et de réhabilitation qui devrait prendre fin en 2022. Ce plan est mis en place par la fondation Alliance Internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (ALIPH) qui été créée en 2017.

Si la crise se résolvait et que la stabilité devient durable, la région pourrait voir revenir le tourisme. Au-delà de l’aspect économique, il serait alors possible de faire partager notre culture au monde entier. Nous aurions alors la fierté d’avoir su traverser la crise, tout en préservant notre culture et  nos monuments, véritables sources de paix et d’unité.

Mamadou Bare

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance