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Le temps du dialogue salvateur

Ouf ! Il était grand temps. Il aura fallu quasiment huit mois après la nomination du colonel à la retraite Bah N’daw au poste de président de la Transition et plus de quatre mois après la demande d’audience déposée auprès de lui par le M5-RFP pour que celle -là ait eu une suite heureuse, hier jeudi 6 mai.

 

Il est vrai que le mouvement de contestation est en partie comptable de cette situation : au motif que le CNSP (ex-junte putschiste) s’était montré hostile à faire de lui à tout le moins un partenaire privilégié dans la gestion de la Transition, récusant du coup son projet de  » refondation de l’Etat  » il s’était mis dans une posture de rejet des  » institutions illégitimes  » mises en place. Toute chose qui ne rendait pas aisée l’initiative d’un dialogue par le chef de l’Exécutif, étant donné que lui-même incarne la première de ces  » institutions illégitimes « .

Le M5-RFP, qui n’a plus sa verdeur ni sa pugnacité du règne finissant d’IBK, n’a toutefois pas varié d’un pouce sur  » la refondation du Mali  » qu’il veut désormais  » totale « . Elle passe par  » une rectification de la transition  » comportant dix mesures égrenées hier par le président de son Comité stratégique, Choguel Maïga, comme suit : lutte implacable contre la corruption ; poursuites judiciaires contre les commanditaires, auteurs et complices des tueries de juillet 2020; audit du patrimoine immobilier de l’Etat et des collectivités territoriales ; organisation des Assises Nationales de la Refondation ; révision consensuelle et inclusive de la Constitution ; relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation; création d’un organe unique de gestion des élections ; dissolution du gouvernement et du CNT ; fin de la répression des manifestations démocratiques ; rétablissement des conditions sécuritaires pour le retour de l’administration dans certaines localités et la tenue des élections.

A l’évidence c’est un vaste et, par endroits, épineux programme et le doute est permis qu’il puisse être réalisé dans les dix mois restants de la transition dont la durée de 18 mois est déclarée  » non révisable  » par la CEDEAO, par-delà elle la communauté internationale. Heureusement le très combatif Choguel Maïga en a conscience qui précise que  » les missions et tâches qui ne seront pas exécutées, en ce laps de temps, devraient être transférées à des équipes plus légitimes et plus compétentes… « . En clair, aux autorités légalement constituées de l’après-transition.

Voilà qui rassure et augure d’un début prometteur pour des discussions qui pourraient trouver un cadre idéal dans le comité d’orientation stratégique eu égard à ce que ses prérogatives s’étendent à la plupart des sujets évoqués.

Il appartiendra à ceux qui auront en charge de conduire ces discussions d’être animés de la seule volonté de sortir le Mali de ses difficultés actuelles pour en faire demain un espace où il fait bon vivre.  Un défi historique à relever.

Saouti HAIDARA

Source: l’indépendant

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