Le Tchad est considéré comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme. Pourtant, Washington lui reproche des manquements concernant la sécurité de ses voyageurs et le contrôle des groupes terroristes.
Le Tchad fait partie désormais des huit pays dont les ressortissants sont indésirables sur le sol américain. Washington reproche officiellement à N’Djamena un manque de collaboration et d’échange d’informations en matière de lutte contre le terrorisme.
L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur la tête du gouvernement tchadien considéré jusqu’à présent, du moins par les Européens, comme un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme.
Selon Abdoulaye Sabre, Secrétaire général du gouvernement tchadien, les reproches faits par Washington sont infondés et ne correspondent pas à la réalité des efforts déployés par N’Djamena:
“C’est un sentiment d’incompréhension, nous sommes en contact avec nos partenaires américains pour essayer de comprendre la question. Mais, malgré cette décision, l’administration américaine reconnaît l’engagement du gouvernement du Tchad dans la guerre contre le terrorisme, mais c’est peut-être la question du contrôle, du flux humain qui passe peut-être par le Tchad.”
Des manquements sur le plan sécuritaire
Bien que le Tchad soit, selon le décret américain, “un partenaire important et de valeur pour le contre-terrorisme”, le texte note notamment la présence sur le sol tchadien de différents groupes jihadistes comme le groupe Etat islamique, Boko Haram ou al-Qaïda au Maghreb islamique. Des faits que confirme l’opposant politique Ngarleji Yorongar :
“Le président Idriss Deby est un pompier pyromane. Il a créé Boko Haram et il s’est mis à le combattre. Par la suite, il a créé les milices Janjawid au Soudan et il s’est mis à les combattre pour faire plaisir à l’Occident.”
Outre le Tchad, la Corée du Nord et le Venezuela ont aussi rejoint les cinq autres pays sur cette liste : l’Iran, la Libye, la Syrie, la Somalie, le Yémen. En revanche, le Soudan en a été retiré. Le Soudan hors de la liste, remplacé par le Tchad : la logique de l’administration américaine reste mal comprise en Afrique.