DÉCLARATION LIMINAIRE RELATIVE À LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU MARDI 17 AOÛT 2021
Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 profondément attachés à l’apaisement du climat social ont opté pour une démarche scientifique. A cet effet, qu’ils ont engagé des discussions avec les acteurs de la société civile, les regroupements des partis politiques, les associations ; les faitières de la presse, les partis politique et les partenaires de l’école. Malgré tout, le gouvernement de transition a adopté l’Ordonnance n°2021/003/ PRM du 16 juillet 2021 qui remet en cause les acquis des enseignants du Mali. La présente conférence de presse porte sur les éléments suivants : La genèse de la crise ; – Les négociations ; – Les examens en cours ; – La mise en garde ; – L’appel à la mobilisation
- 1. La genèse de la crise, rappelons que les syndicats de l’éducation sont profondément attachés à leur statut, fruit d’une longue et laborieuse lutte que les enseignants du Mali ont engagée depuis octobre 2016. Après plusieurs mois de grèves et de négociations, le gouvernement du Mali a accordé le statut au personnel enseignant dans le procès-verbal signé le 02 mai 2017 par le gouvernement d’une part et les syndicats d’autre part. Après les travaux des commissions, la loi a été promulguée le 16 janvier 2018 et son décret d’application signé le 26 janvier 2018.
La loi n°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale a vu le jour et l’ensemble de ses dispositions a la même valeur pour les syndicats de l’éducation. Cependant, il est important de souligner que l’article 39 a pour objets de répondre à une demande d’alignement des salaires des enseignants maliens avec ceux des enseignants de la sous-région, d’apaiser le climat social et d’éviter que les enseignants ne mettent en grève chaque fois qu’il y a une augmentation sur le statut général. Il vise aussi à rendre la fonction enseignante plus attrayante.
L’insertion de l’article 39 du statut du personnel enseignant n’a été ni tromperie ni malice encore moins une erreur comme certains veulent le faire croire. Il stipule que : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et spéciale ».
Le gouvernement en adoptant la grille unifiée remet en cause les acquis des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et des enseignants du Mali. En effet, l’unification des grilles souhaitée par le gouvernement vise à accorder une augmentation de 15,17 % au statut général qui passe de 1200 à 1382. C’est cette augmentation qui doit être appliquée aux enseignants du secondaire, du fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Les syndicats de l’éducation, composés de syndicalistes responsables, ne s’opposeront jamais à la revendication d’une organisation syndicale encore moins à une valorisation des conditions de vie et de travail des travailleurs.
En revanche, ils n’accepteront jamais que leurs acquis syndicaux soient remis en cause par un autre syndicat. C’est pourquoi, ils invitent les DÉCLARATION LIMINAIRE RELATIVE À LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU MARDI 17 AOÛT 2021 autorités de la transition à l’application stricte des textes de la République si elles ne veulent pas détruire le peu qui reste de notre système éducatif. Malheureusement, le gouvernement en adoptant l’Ordonnance N°2021-003/PT-RM du 16 juillet 2021 ne veut pas appliquer l’article 39.
En tout état de cause, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et leurs militants sont prêts à lutter pour la restauration de l’honneur et de la dignité de l’enseignant malien en vue d’un enseignement de qualité.
- Les négociations: Depuis le 04 août 2021, le gouvernement a engagé des négociations avec les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 sur leur préavis de grève de 288 heures concernant « l’application immédiate de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale ».
Au cours des discussions, la partie gouvernementale a tenu à affirmer son attachement à la grille unifiée et qu’elle n’est pas disposée à s’inscrire dans la dynamique de l’application de la loi. Toutefois, elle dit être disposée à engager des discussions concernant les primes et indemnités. Cependant, les syndicats ont demandé au gouvernement de s’inscrire dans la dynamique de l’application de la loi tout en réaffirmant leur disponibilité à engager des discussions sur les modalités d’application de l’article 39. L’opposition des syndicats aux primes et indemnités s’explique par le fait que cette proposition détourne les syndicats de leur objectif et qu’elle remette définitivement en cause l’applicabilité de l’article 39. En fait cette stratégie de négociations du gouvernement vise à amener les syndicats à renoncer à leur revendication originelle qui n’a rien à avoir avec les primes et les indemnités.
C’est pourquoi, ils invitent les militantes et militants à s’inscrire dans la logique de l’application stricte et entière de l’article 39.
- Les examens en cours : Après le mot de boycott des examens de fin d’année lancé par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, les autorités de la transition, dans le dessein de forcer la tenue des examens de fin d’année, ont fait appel à n’importe qui pour surveiller ces examens. Pour la circonstance, elles ont sollicité les gardiens, les mécaniciens, les élèves ainsi que les analphabètes. En effet, il faut dénoncer une fuite généralisée des sujets ayant entrainé la diversité des sujets pour un même examen, car les sujets varient d’une localité à une autre. Au regard de cette mascarade orchestrée par les autorités de la transition, les syndicats de l’éducation informent l’opinion publique nationale et internationale que ces examens n’engagent en rien les enseignants du Mali. En outre, les syndicats de l’éducation appellent leurs militants et tous les enseignants du Mali à ne pas participer au secrétariat et à la correction de ces fraudes orchestrées par les autorités de la transition.
- La mise en garde : Ces derniers temps, les enseignants du Mali dans la quête de leur droit, ont été violentés et arrêtés dans plusieurs localités par les autorités de la transition. Ces violences et arrestations, condamnées par les syndicats de l’éducation, visent uniquement à démoraliser les vaillants combattants des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Les auteurs ou co-auteurs de ces actes d’une autre époque, ignorent la détermination et l’engagement des enseignants du Mali à préserver leurs acquis syndicaux. C’est pourquoi, les syndicats invitent les braves militantes, militants et sympathisants à se mobiliser davantage pour l’atteinte de leur objectif commun qui est l’application totale et entière de l’article 39 du statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale. Aussi, ils encouragent les administrateurs scolaires qui observent les mots d’ordre et les partenaires qui les soutiennent dans leur noble lutte. Ils mettent en garde leurs détracteurs zélés contre les sabotages. Au terme de cette lutte, les syndicats engageront une lutte contre tous les administrateurs scolaires qui œuvrent à nuire aux mouvements des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
Les syndicats rassurent et exhortent en même temps les administrateurs scolaires qui observent leur mot d’ordre à rester sereins.
- Appel à la mobilisation : Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, manifestant leur satisfaction totale par rapport au suivi des boycotts et du mot d’ordre de grève, remercient les militantes et militants pour cette action hautement patriotique. Ils les appellent à la mobilisation, à l’engagement et surtout à la détermination pour l’atteinte de l’objectif commun qui est l’application totale et entière de l’article 39. Aucun enseignant ne doit, sous aucun prétexte, rester en marge de cette mobilisation afin de marquer les esprits et d’afficher notre engagement à conduire ensemble cette nouvelle lutte.
NB : Les tirailles sont de la Rédaction