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Le sommet US-Afrique vu de Bamako

Sékou Diarra, membre du CADTM Afrique, jette un regard plutot crittique sur cette rencontre entre le président amércain et les leaders africains. Une affaire d’intérêts selon lui.

 

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Cette semaine a été marquée par le premier sommet Etats-Unis/Afrique. Le président américain Barack Obama a clairement marqué son intérêt pour le continent en annonçant une aide de 33 milliards et son engagement dans le domaine de la défense et de la sécurité pour lutte. Le sommet, d’un avis général, est très apprécié par les Africains car permettant sans doute d’ouvrir de nouvelles perspectives gagnantes pour l’Afrique. Loin de cette ferveur, Sékou Diarra membre du CADTM Afrique (Comité d’annulation de la dette du Tiers-monde), jette un regard critique et invite les Africains à se garder de tout triomphalisme.

Selon lui, le présent sommet s’inscrit avant tout dans le cadre de la politique étrangère des Etats-Unis qui se considère comme première puissance mondiale et se donne les moyens de se comporter comme telle. Histoire d’entretenir cette position à travers notamment une domination économique. Ce sommet USA- Afrique, à en l’en croire, met d’abord en avant les intérêts américains et procède d’une volonté de positionnement qui va se traduire par l’exportation du néolibéralisme. Il est une réaction à l’offensive chinoise, à la présence marquée de l’Union européenne en Afrique et à l’émergence des BRICS (Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud). Il leur faut faire face à la menace de ces entités et s’affirmer pour bloquer ou neutraliser leurs concurrents sur un contient qui recèle les richesses du futur. En effet, se convainc-t-il, les USA ont le schéma de gagner dans chaque compétition une part importante du marché. La rencontre entre USA- Afrique ne fait pas exception à cette règle.

Si l’aide promise par Obama, c’est-à-dire les 33 milliards de dollars, est considérable, elle ne doit pas donner lieu de fantasmer. Telle est la conviction de Sékou Diarra qui la met en lien dans la logique de construction d’une démocratie de marché prônée par les USA. Ce pactole, explique notre interlocuteur, n’a aucun lien avec la misère des millions d’Africains. Par rapport à l’initiative AGOA(African Growth and opportunity Act) qui sera vraisemblablement étendue à beaucoup plus de pays africains, M. Diarra a son idée : « c’est une stratégie commerciale dans la main du seul président américain qui décide de fermer ou ouvrir le marché américain au pays qu’il veut, pourvu que les intérêts de son pays soient préservé. L’initiative vise principalement l’accroissement du PIB (Produit intérieur brut) des Etats-Unis ».

Le président Barak Obama s’engagé à renforcer les capacités de sécurité et de défense des pays africains à travers des initiatives comme la CARIC (Capacité africaine de réponse immédiate aux crises) ou encore l’initiative Africa Power qui ambitionne d’apporter de l’électricité à des millions de ménages africains. Par rapport à ces initiatives saluées à leur juste valeur, Sékou Diarra a tout simplement déploré le manque d’initiative et de pro activité des dirigeants africains à apporter des réponse à des questions de souveraineté en l’occurrence la sécurité et la défense. Et de préciser que toutes ces actions ne sont pas dénudées d’arrières- pensées économiques. « Il se voir à l’intérieur de toutes ces initiatives des questions liées au commerce car ce sont eux qui ont les usines d’armement, de fabrication d’avion… », affirme-t-il.

Sékou Diarra profite pour faire un rappel sur la boulimie économique américaine. «La domination américaine se bâtit sur 4 piliers : militaire, économique, technologique et culturel. Par exemple, en 1996, les USA occupaient le 1er rang des exportateurs d’armes dans le monde avec plus de 10 milliards de dollars américains. Par rapport à la question des marchés émergents, les États-Unis avaient positionné 18 marchés émergents en dans l’espoir qu’en 2010 le chiffre d’affaires de ces marchés soit supérieur à celui de l’ensemble des autres pays considérés riches. Sur le pan technologique, le pays également mis au point plus de 22 technologies de pointe pour se positionner et s’imposer au 21ème siècle », rappelle le membre du CADTM Afrique.

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