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Le retour annonce de l’Imam Mahmoud Dicko : Faudrait-il avoir peur ou s’en réjouir ?

Le leader politico-religieux, qui fut également Président du Haut Conseil Islamique, l’Imam Mahmoud Dicko est attendu au Mali le 14 février 2025, selon ses proches.

L’ancienne autorité morale du Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP,  a joué un rôle important dans l’insurrection contre IBK,  insurrection qui a été à la base de la chute du régime de ce dernier. Tombé en disgrâce auprès des militaires qui dirigent  la transition, l’influent Imam fut contraint de s’exiler en Algérie pour ne pas subir le même sort que certains leaders politiques et même religieux qui ont eu maille à partir avec le régime militaire au pouvoir. Décidé à regagner son bercail pour vivre parmi les siens, en tout cas si l’on en croit ses proches, l’Imam Mahmoud Dicko devrait être de retour au Mali le 14 février 2025. « L’autorité morale du M5RFP » fait-t-il toujours  peur aux autorités ? Que pourrait-on reprocher à l’Imam Dicko à son retour ? Son retour donnera-t-il un nouvel espoir pour la paix et la réconciliation au Mali ?

Les partisans de l’influent Imam retiendront leur souffle jusqu’au vendredi 14 février 2025, date annoncée pour son retour. Absent du pays pendant des mois, officiellement  pour des raisons de santé, mais officieusement parce que craignant pour sa vie, l’imam Dicko a fait le choix de l’exil pour échapper au mauvais sort qui lui semblait promis. Si les partisans de l’Imam s’activent pour lui réserver un accueil triomphal dû à un digne fils du pays, ses détracteurs voient en lui un traitre qui collabore avec l’ennemi du Mali qu’est Algérie et par conséquent il doit répondre du chef d’accusation de haute trahison. Les autorités vont-elles jouer balle à terre en essayant d’apaiser la tension entre partisans et détracteurs de l’Imam ou suivront-elles la voie tracée par ses détracteurs qui ne jurent que d’avoir sa peau ? Le Choix, loin d’être un dilemme Cornélien, est évident au regard des enjeux et des défis immenses auxquels le Mali est confronté. Les autorités ont tout à perdre en s’aventurant dans un quelconque projet d’arrestation ou même d’interpellation de l’Imam Dicko. Les autorités seront suspendues à l’accueil que les partisans de Dicko lui réservera, le jeu étant un rapport de force, son sort serait lié à la qualité et à la détermination des maliens qui sortiront pour accueillir l’Imam à l’aéroport. Avant cette fatidique date l’ombre de l’Imam ne cesse de planer au sommet de l’Etat et l’annonce de son retour fait vibrer la toile et permet à ses détracteurs de jaser.

« L’autorité morale du M5RFP » fait-t-il toujours  peur aux autorités ?

La réponse est sans nul doute oui, car en plus de sa grande capacité de mobilisation, de sa grande influence en milieu religieux et même socio-politique, l’Imam est considéré par les autorités maliennes comme étant le collabo des ennemis du Mali. En l’occurrence l’Algérie où il réside actuellement. Les autorités semblent lui coller à la peau  ses supposées accointances avec les rebelles Touaregs considérés par l’Etat malien comme des terroristes. Le communiqué du Gouvernement condamnant une rencontre entre l’Imam Dicko et les rebelles Touaregs à Alger  l’atteste éloquemment. L’Imam Dicko fait peur aux autorités qui craignent des remues –ménages et surtout la reprise des activités politiques. Affaiblies et impopulaires après quatre ans de gouvernance considérée comme infructueuse par beaucoup de maliens, les autorités ne pourront jouer qu’à l’apaisement et au rassemblement afin d’éviter le chaos. Elles doivent jouer à la pédagogie en prônant le dialogue et le rassemblement. Toute autre option sera vouée à l’échec et pourrait être porteuse des risques aux conséquences incommensurables. Quoi qu’on dise il vaut mieux avoir l’Imam Dicko avec soi plutôt que de l’avoir contre soi.

Que pourrait-on reprocher à l’Imam Dicko à son retour ?

A coup sûr les autorités ne pourraient reprocher à l’Imam Dicko que ses accointances supposées ou réelles  avec les groupes armés rebelles et indépendantistes Touaregs, qualifiés de terroristes par l’Etat malien. A cela il faut ajouter  ses relations avec le grand voisin algérien soupçonné d’être de mèche avec les groupes armés Touaregs. Dicko pour avoir longtemps séjourné en Algérie sera soupçonné également d’intelligence avec l’ennemi par les autorités. La tension diplomatique n’a pas faibli et l’Algérie et le Mali se regardent en chiens de faïence. Pour rappel il y a au centre de cette brouille diplomatique la crise au nord du Mali en général et la  question Touareg, en particulier. En effet, cette communauté ultra minoritaire se bat depuis des lustres pour son autonomie. Ainsi de 1963, date de la première rébellion jusqu’à nos jours cette partie nord du Mali n’a jamais été pacifiée et les velléités indépendantistes sont toujours vives. L’Algérie est pointée du doigt par les autorités maliennes comme étant le pays qui parraine ces groupes armés qualifiés de terroristes par l’Etat malien. Le dernier épisode de cette brouille diplomatique a été la grande interview que le Ministre des Affaires étrangères de l’Algérie a accordée à une chaine russe au cours de laquelle interview il a fustigé le comportement des autorités maliennes et semble avoir une lecture totalement différente de celle du Mali sur la crise au nord du Mali. Il a fini par émettre le souhait de voir cette crise réglée par la voie du dialogue et non au bout du fusil. La posture des autorités maliennes est que l’Algérie est loin d’être une amie et tous ceux qui collaboreront avec cet ennemi est un paria au Mali. L’Imam Dicko échappera-t-il à ce jugement ?

Son retour donnera-t-il un nouvel espoir pour la paix et la réconciliation au Mali ?

Tous les grands observateurs et analystes de la scène politique malienne s’accordent à dire que le retour au Mali de l’Imam Dicko doit être une aubaine pour les autorités afin de parvenir à une paix durable et une réconciliation des cœurs et des esprits. Il ne doit nullement donner lieu à un règlement de compte, mais plutôt un début de rassemblement des maliens autour de la patrie en danger. Que ce retour sonne le glas de l’exil de tous les leaders politiques et d’opinion afin qu’ils regagnent la mère patrie pour apporter leurs précieuses pierres à la construction de l’édifice national. Si tant est que le slogan selon lequel au Mali chacun compte n’est pas factice, on doit le lier aux actions concrètes de rassemblement. L’ancien Premier Ministre Ousmane Issoufi Maïga de surcroit Président de la commission de rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation est fortement interpellé. Qu’il sache qu’il n’aura  point de succès  dans sa mission s’il n’arrive pas à rassembler tous les maliens. L’Imam Dicko pourra jouer un rôle prépondérant, pourvu qu’il soit impliqué. Vivement le retour de l’Imam Dicko au bercail pour y prendre la place qui est la sienne.

Youssouf Sissoko

SourceL’Alternance

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