Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ? Et, si oui, voulez-vous qu’elle soit un Etat indépendant ? Cette double question qui doit être posée aux Catalans le 9 novembre 2014, sous la forme d’un référendum, provoque un mouvement de colère du côté de la capitale.
« Ce défi mène directement à une impasse ». Alfredo Perez Rubalcaba, le leader de l’opposition socialiste, ne s’est pas mordu la langue pour condamner la décision du gouvernement catalan d’organiser un référendum d’autodétermination l’an prochain, une perspective que Madrid n’a jamais acceptée.
Sur ce point, il y a un large consensus dans la capitale espagnole. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy s’est dit pleinement d’accord avec son adversaire socialiste, en affirmant « que cette consultation n’aura pas lieu », une façon de laisser entendre que, lui, en tant que président de l’exécutif, il ne l’autorisera pas.
Les députés de son parti parlent d’une erreur historique. Quant à la bouillante Rosa Diez, présidente du parti centriste Upy D, elle a mentionné un article de la Constitution qui permet, en cas de désobéissance d’une région, d’employer les grands moyens, c’est-à-dire de suspendre les prérogatives de cette région et de les confier au pouvoir central à Madrid. On n’en est pas là, mais déjà les esprits sont à couteaux tirés.