Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé samedi les groupes armés du nord du Mali à faire preuve de « courage politique » pour avancer dans les négociations de paix, et a réitéré la volonté de Bamako de parvenir à un accord.
« J’invite les mouvements du nord à faire montre de courage politique », a déclaré M. Keïta, à l’ouverture d’une réunion de haut niveau consacrée au Mali, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Je réaffirme solennellement la détermination du Mali à trouver par la voie du dialogue une solution définitive à la crise dans le nord », a poursuivi M. Keïta, affirmant que son gouvernement restait « disposé à discuter de toute option visant à trouver la meilleure formule » pour le nord du pays.
Bamako et six mouvements du nord du Mali ont signé en juillet à Alger une feuille de route des négociations pour ramener la paix.
Le deuxième round de discussions s’est ouvert début septembre à Alger mais aucune avancée notable n’a été enregistrée, concernant notamment le statut du nord du pays.
Le Mali est plongé dans une profonde crise politico-militaire depuis l’offensive lancée en janvier 2012 par la rébellion touareg du MNLA (Mouvement national de la libération de l’Azawad) et des groupes jihadistes alliés à Al-Qaïda.
Si ces groupes ont été délogés en grande partie par l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France et toujours en cours, le Nord reste secoué par des actions meurtrières.
« La situation sécuritaire demeure extrêmement précaire au Mali », a mis en garde le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, s’inquiétant notamment du regain d’activité des « terroristes qui continuent de s’en prendre aux soldats des Nations unies aussi bien qu’à la population civile » dans le nord.
« La persistance de l’insécurité ne fait que souligner l’urgence d’un règlement négocié », a ajouté M. Ban.
Plusieurs civils et soldats de la Minusma (Mission de l’ONU) ont été tués au cours des dernières semaines dans des attaques à la roquette, des explosions de mines ou des attentats suicide.
Six soldats tchadiens de la Minusma ont été tués en septembre. Au cours de la réunion à l’ONU, le président malien a rendu « un hommage vibrant au Tchad, qui paye le prix fort de son soutien ».