Le Président de la République du Ghana, John Dramani MAHAMA, en visite de travail de 24 heures dans notre pays, a déclaré que la création de la Confédération des États du Sahel est une réalité irrévocable. Lui qui veut être un pont entre l’AES et la CEDEAO propose le rétablissement de la confiance entre les chefs d’État des deux entités.
Dans le cadre de sa tournée sous régionale, le nouveau Président de la République du Ghana, John Dramani MAHAMA, a effectué, ce samedi 8 mars 2025, une visite d’amitié et de travail au Mali après l’étape de la Côte d’Ivoire où il a souhaité être “un pont entre l’AES et la CEDEAO’’.
Foulant le territoire malien, le Président ghanéen a été accueilli à sa descente d’avion par le président de la transition de notre pays, le général d’Armée Assimi GOÏTA, à 11 heures. Après l’exécution des hymnes nationaux des deux pays, les deux Chefs d’État ont passé en revue les troupes, avant de saluer le protocole d’accueil ainsi que la communauté ghanéenne établie au Mali.
Le Président de la Transition et son homologue ghanéen, après un bref entretien dans les halls du pavillon présidentiel, se sont rendus à Koulouba, où se sont déroulées les séances de travail après un tête-à-tête entre les deux Chefs d’État. Plusieurs sujets d’intérêt commun étaient au cœur des échanges, notamment le renforcement des relations bilatérales, la coopération sécuritaire et économique, ainsi que les enjeux régionaux liés à la Confédération des États du Sahel (AES).
À l’issue de cette rencontre, le Président MAHAMA a exprimé, à la presse, sa gratitude envers le Président GOÏTA pour l’accueil chaleureux et pour la coopération renforcée entre nos deux pays. Il a souligné l’importance des liens historiques qui unissent les deux nations et a rappelé la forte présence d’une communauté malienne au Ghana, contribuant au développement économique des deux pays.
Les discussions ont porté sur le renforcement des échanges commerciaux, notamment à travers l’exploitation du corridor sud qui facilite le transit des marchandises et des biens entre le Mali et le Ghana. Le Président ghanéen a mis en avant la nécessité d’améliorer les infrastructures et de simplifier les procédures douanières afin de fluidifier ces échanges.
La question sécuritaire a été également évoquée dans un contexte où la région ouest-africaine est menacée par les attaques terroristes. En matière de coopération de défense et de sécurité, les deux chefs d’État ont convenu de la nécessité de mutualiser les efforts dans la lutte contre le terrorisme, à travers la coordination entre les forces de sécurité pour endiguer cette menace commune.
Par ailleurs, il a été convenu entre les deux Chefs d’État de réactiver la grande commission mixte de coopération entre le Mali et le Ghana, dont la dernière session remonte à 2011 afin de renforcer leur partenariat dans divers domaines.
« Nous avons discuté de nos relations en matière de coopération, en matière de défense et de sécurité, et comment poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le terrorisme ce n’est pas seulement au Mali, il est aussi présent dans les autres pays, à savoir le Burkina, le Niger, Ghana et ailleurs. Nous allons voir ensemble dans quelles mesures mutualiser les efforts pour lutter contre le terrorisme dans la sous-région », a indiqué le Président ghanéen. Comme promis, lors de sa visite en Côte d’Ivoire, le Président ghanéen a prêché la réconciliation et le dialogue entre l’AES et la CEDEAO qui vont bientôt engager les discussions de leur séparation. Relevant la nécessité de rétablir un dialogue respectueux et constructif dans l’espace ouest-africain, le Président John Dramani MAHAME s’est engagé à favoriser des relations apaisées entre l’AES et la CEDEAO.
« Le manque de confiance doit donc être corrigé afin qu’un respect mutuel puisse exister entre les leaders de chacun de ces regroupements au sein de la sous-région. Nous devons travailler à instaurer des relations dignes de ce nom entre l’AES, la Confédération des États du Sahel qui est une réalité irrévocable et la CEDEAO. Comme toujours, nous sommes entre nous, nous sommes frères et nous sommes appelés à vivre ensemble. C’est pourquoi, au nom du Ghana et en ma qualité de président, nous prenons l’engagement de poursuivre notre appui à la Confédération et de travailler à renforcer les liens et les relations entre ces deux regroupements, la Confédération des États du Sahel, l’AES et la CEDEAO, dans notre espace ouest-africain », a précisé le Président ghanéen.
Son rôle de facilitateur et de bâtisseur de ponts entre ces deux entités régionales est crucial pour garantir la stabilité et la prospérité de l’Afrique de l’Ouest. « Les Ghanéens attendent de leur Président qu’il renforce la coopération sous régionale et qu’il continue d’œuvrer en faveur d’un dialogue inclusif et d’une intégration économique et politique harmonieuse », indique un diplomate.
Par ailleurs, la reconnaissance de l’AES par le Président Mahama confère une légitimité supplémentaire à cette nouvelle entité politique. Elle renforce la position des chefs d’État de l’AES face à leurs détracteurs, notamment ceux qui critiquent la légalité de leur action pour assoir la souveraineté de leur pays. En appelant à rétablir la confiance entre la CEDEAO et l’AES, le Président ghanéen souligne l’importance d’une coopération régionale harmonieuse pour la stabilité et le développement de l’Afrique de l’Ouest.
PAR SIKOU BAH