Le président français Emmanuel Macron a effectué dimanche après-midi une courte visite à Niamey pour rendre hommage aux 71 soldats nigériens tués le 10 décembre dernier dans l’attaque terroriste d’Inates (ouest), près de la frontière avec le Mali, et s’entretenir avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, a-t-on constaté sur place.
Ce drame s’était également soldé par 12 soldats blessés et plusieurs autres portés disparus. L’attaque, d’une rare violence, avait été menée par plusieurs centaines de terroristes lourdement armés venus à bord de colonnes de véhicules et de motos s’en prendre à la garnison située près d’Inates dans la région de Tillabéry, selon un bilan officiel.
A Niamey, M. Macron s’est recueilli sur les tombes des 71 militaires inhumés dans le carré des martyrs situé dans l’enceinte de l’escadrille militaire, en compagnie de M. Issoufou.
Peu avant, un entretien entre les deux présidents avait porté essentiellement sur la présence des forces françaises au Sahel, sujet central d’une rencontre le 13 janvier prochain à Pau (sud-ouest de la France) entre M. Macron et ses cinq homologues des pays du G5 Sahel, objet d’une vive contestation dans certains milieux africains.
Face à la presse, le président français a appelé à renforcer la lutte contre les djihadistes. “Nous sommes à un tournant décisif de cette guerre contre le terrorisme”, a-t-il dit, ajoutant que “les semaines à venir seront décisives”.
Abondant dans le même sens, M. Issoufou a appelé à une plus grande implication de la communauté internationale dans la lutte contre ces forces du mal au Sahel. “Pour vaincre le terrorisme, il faut renforcer les alliances avec la France et d’autres pays amis”, a-t-il souligné.
Alors que le sentiment anti-français grandit dans plusieurs pays sahéliens, Emmanuel Macron a appelé à ce que chacun des chefs d’Etat du Burkina Faso, du Niger, du Mali, de Mauritanie et du Tchad puisse “clarifier” sa position quant à la présence française.
Dans une interview accordée jeudi dernier aux médias publics français RFI et France 24, M. Issoufou avait jugé “normal que les alliés se retrouvent pour discuter de comment harmoniser leur stratégie pour être plus efficaces contre l’ennemi”.
“On se rendra effectivement à cette invitation le 13 janvier prochain à Pau et je pense que tous les chefs d’Etat sont d’accord là-dessus”, avait-il ajouté.
L’espace sahélo-saharien fait face à trois fronts très actifs : le groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria depuis 2009, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements rebelles basés depuis près de cinq ans dans le nord du Mali et, enfin, des groupes armés et autres bandits de tout acabit qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Moammar Kadhafi.
Les forces françaises interviennent depuis 2014 au Sahel, d’abord via l’opération Serval, puis Barkhane, aux côtés de la force conjointe du G5 Sahel et d’autres forces partenaires, pour combattre ensemble les groupes terroristes.
Emmanuel Macron arrivait en provenance de Côte d’Ivoire où il avait effectué une visite officielle de 48 heures.
Xinhua