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Le président du syndicat autonome des pharmaciens d’officine privée (SYNAPPO), Dr Cheick Oumar Dia : « Nous ne demandons pas une faveur à l’Etat, mais nos dus »

Le président du syndicat autonome des pharmaciens d’officine privée (SYNAPPO), Dr Dia Cheick Oumar, a, en compagnie du secrétaire général du syndicat national des pharmaciens du Mali (SYNAPHARM), Dr Diarra, animé une conférence de presse, le 30 novembre, à la Maison de la presse. Objectif : évoquer les raisons  de la suspension du service AMO dans toutes les pharmacies du Mali.

 

D’entrée de jeu, le président du SYNAPPO, Dr Dia Cheick Oumar, a d’abord fait l’historique de la création de l’Assurance maladie obligatoire :« Au Mali, le taux d’utilisation des services sanitaires était insuffisant à cause de la pauvreté. En réponse à ce contexte d’accès limité aux soins pour des raisons financières, excluant les populations les plus vulnérables, l’Assurance maladie obligatoire (AMO) a été adoptée au Mali en 2009 pour améliorer les indicateurs de santé jusque-là préoccupants et étendre la couverture aux soins de santé ». Il a ajouté que l’AMO est fondé sur des principes de la solidarité, de la contribution, de la mutualisation des risques, voire du tiers payant. Aussi, informe-t-il que c’est  l’assuré qui cotise d’abord six mois avant d’accéder à la prestation. Et tous les mois, dit-il, les prélèvements sont effectués.

D’après lui, les pharmaciens d’officines ont tenu à accompagner l’État et à faciliter l’accès aux médicaments de qualité à toutes les couches de la population dès le début du service AMO en date du 1er mai 2011. Selon lui, les pharmaciens ont, dans le souci de renforcer cette politique sociale de l’État, accepté de commencer la prestation AMO avant même de signer  le contrat avec le gouvernement.

Aujourd’hui, annonce-t-il, la majorité des pharmacies sont conventionnées. Le docteur Dia de poursuivre que depuis 9 ans ces pharmaciens préfinancent ce service AMO. Alors que les officines privées, les pharmaciens doivent être remboursés au plus tard 15 jours après le dépôt des factures.

D’où la raison de cette suspension de service AMO dans toutes les pharmacies concernées du Mali.

D’après le conférencier, d’énormes difficultés ont jonché le secteur durant les 9 ans : le retard récurrent de paiement ; la prescription de médicaments non conventionnés ; la qualité insuffisante des feuilles de soin ; les rejets et ajustements non justifiés ; le contrôle imposé de la validité des feuilles de soin (cachet à sec, le code d’établissement, code du médicament ; la qualité des médicaments ; les écarts de prix, etc.)

Suivant les propos du syndicaliste, les retards de paiement ont créé des tensions de trésorerie qui fragilisent les entreprises et entrainent pour certaines une faillite programmée. Sans équivoque, le président du SYNAPPO confie : « Les multiples promesses non tenues ont finalement entrainé une crise de confiance avec CANAM. Laquelle crise a, de nos jours, débouché à cette suspension de service AMO dans les pharmacies privées sur toute l’étendue du territoire suite à une Assemblée générale extraordinaire tenue le 28 novembre 2019 ».

À ses dires, les pharmaciens privés ne réclament que le paiement de leurs factures. Aussi, explique-t-il que certaines pharmacies privées n’ont plus de médicaments à remettre à la population compte tenu du non-paiement de leur dû par l’État.

Après avoir salué le ministre de la Santé, Michel Hamala Sidibé, pour son implication personnelle dans des négociations  ayant abouti à la reprise de service AMO de la part des pharmaciens, le président Dia a appelé ses militants au calme jusqu’au mardi 3 décembre 2019. Date à laquelle, ajoute-t-il, le ministre promet de payer toutes les factures des pharmaciens.

Pour éviter d’autres suspensions de service, le syndicaliste estime qu’il faut un montant avoisinant les 6 milliards de nos francs. « Nous ne demandons pas une faveur à l’Etat, mais nos dus. Nous ne sommes pas parties en grève, mais nous avons simplement suspendu le service AMO dans les pharmacies privées à cause du non-paiement de nos factures ».

Pour finir, Dr Dia, accompagné de ses militants dont le secrétaire général du SYNAPHARM, Dr Diarra, estime que si le ministre ne parvient pas à honorer ses engagements jusqu’au  mardi 3 de ce mois, ils n’hésiteront pas à reprendre la suspension de service AMO.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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