Dans une Lettre ouverte adressée au président IBK, le président du Mouvement républicain (MR) et non moins promoteur de Camara Bank-sa, Ainéa Ibrahim Camara, affirme approuver la revendication du M5-Rfp parce que le “régime budgétivore” de IBK a transformé notre si beau pays en une République bananière où l’insécurité, l’incompétence, l’injustice, la corruption et la pauvreté ont atteint leur paroxysme.
A l’en croire, dans sa précédente lettre ouverte datée du 10 Juillet 2019, il avait décrit au président IBK la situation délétère de notre économie nationale due au fait que la politique du gouvernement ne prenait pas suffisamment en compte nos spécificités locales.
En somme, il décriait le fait de favoriser la consommation au lieu de l’investissement puisqu’un pays qui importe à outrance les produits de première nécessité, tout comme les biens et équipements ne pouvait qu’accroitre sa dépendance en poursuivant une telle politique.
Ensuite, il précise que, dans sa précédente lettre il avait évoqué qu’il fallait développer d’autres mécanismes d’attractions et de captation des fonds innovants pour financer notre économie sans alourdir l’ardoise de l’Etat, comme c’est le cas actuellement.
Aussi, il dit avoir attiré l’attention du président de la République sur cette question et en l’invitant à veiller à ce que, sous sa présidence, tous les Maliens qui ont les moyens puissent investir en toute quiétude dans notre patrie. “J’ai même ajouté que l’exclusion d’un leader politique par des subterfuges technico-juridiques n’est pas de bon aloi. Puis j’en appelais à votre sagesse et votre patriotisme pour mettre fin à cette campagne d’intimidation et de blocage de mes investissements dans mon propre pays en citant le projet bancaire de Camara Bank, qui ont pour seul but inavoué d’éliminer arbitrairement un candidat sérieux à votre succession en 2023”, peut-on lire dans la lettre ouverte.
Cependant, déplore-t-il, malgré tous ses efforts pour mettre fin au blocage de ses comptes bancaires qui constitue une violation flagrante de l’Article 68 alinéa 4 de la Loi n° 008 du 17 Mars 2016 relative à la Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le président IBK a choisi, face à une injustice notoire à son égard, à impliquer le gouvernement malien pour faire entrave à la Justice. “Malheureusement Monsieur le Président, mon cas n’est pas un cas isolé. La grande majorité des Maliens souffre comme jamais auparavant sous votre régime, pendant que votre famille et vos proches vivent dans un luxe insolent et ostentatoire au frais de l’Etat.
Votre régime budgétivore a transformé notre si beau pays en une République bananière ou l’insécurité, l’incompétence, l’injustice, la corruption et la pauvreté ont atteint leur paroxysme”, a-t-il mentionné dans sa lettre ouverte.
Il a saisi l’occasion pour exiger la libération immédiate de l’Honorable Soumaila Cissé pris en otage depuis plusieurs mois par des groupes non encore identifiés. Il ajoutera que, compte tenu de toutes ces réalités, le Mouvement républicain (MR) approuve les revendications légitimes du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-Rfp) parrainé par l’Imam Dicko et réclame la dissolution de l’Assemblée nationale et la nomination d’un Premier ministre de consensus avec les pleins pouvoirs.
Par ailleurs, le Mouvement républicain invite le président IBK à mettre fin à la souffrance du peuple malien en convoquant des élections générales anticipées, municipales, législatives et présidentielles d’ici la fin de l’année 2020. “Veiller à ce que, ni vous, ni aucun de vos proches qui ont été mêlés dans la gestion du pays sous votre régime ne se présentent, afin que le peuple malien puisse élire des femmes et des hommes honnêtes avec les mains propres”, a-t-il laissé entendre.
Pour finir, le président du MR dira que, cette fois, il en appelle à la lucidité du président IBK pour éviter à notre pays des souffrances supplémentaires inutiles. “Ne dit-on pas qu’il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent ? Sachez qu’en quittant le pouvoir ainsi, Monsieur le président, vous prendrez la seule bonne décision de votre présidence”, conclut-il.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali