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Le président de l’ADEPM, Dr Aboubacar Sidiki Fomba à propos de la vague d’arrestations dans les rangs de l’opposition : « Ce genre de pratiques peut mettre en doute la sincérité du président IBK qui tend sa main à ses détracteurs »

Préoccupé par la situation sociopolitique de notre pays surtout après la tenue d’une présidentielle, la plus constatée de l’histoire de notre jeune démocratie, le président de l’Alliance démocratique du peuple malien (Adepm), Dr Aboubacar Sidiki Fomba, s’est confié à la presse pour expliquer les enjeux et les défis qui se posent désormais au Mali. Il a saisi également l’occasion pour évoquer plusieurs sujets relatifs à la vie de notre nation.

Selon lui, les défis auxquels le Mali fait face sont relatifs au mauvais système démocratique, la crise sécuritaire du Nord et du centre du Mali, la crise monétaire et budgétaire, la privatisation de notre système éducatif et sanitaire, l’incapacité de l’Etat à garantir les droits fondamentaux, le chômage grandissant, les problèmes liés au front social, la perte de nos valeurs ancestrales, la pression de la Communauté internationale sur nos dirigeants, ainsi que les problèmes liés à la création des nouvelles régions.

Il s’est dit convaincu que lorsque les Maliens se donnent la main comme un seul homme, ils pourront relever la majeure partie de ces défis. « Si nous nous donnons la main nous pouvons résoudre le maximum dans la plus grande difficulté. Mais, dans la division, nous ne pouvons rien faire face à ces défis qui menacent l’existence de notre Etat », a-t-il martelé.

De son point de vue, face à cette mondialisation soutenue par le processus de néo-colonisation sous la forme d’occupation de notre territoire et de notre intelligence, couplée à la prise en otage de notre souveraineté monétaire, la seule et l’unique solution demeure le consensus politique sur des bases claires. « Je persiste et je signe ! La présidentielle de 2018 n’a pas reflété le vote des Maliens comme en 1992, en 2002 et lors des élections communales de 2016. Nous n’avons qu’un seul choix celui de se mettre ensemble pour purger notre système électoral et démocratique à travers l’organisation d’une conférence nationale et une réforme constitutionnelle afin de passer à la 4ème République. Ainsi, les autres élections devront être reportées jusqu’à la fin de 2019. C’est de cette façon seulement que nous pouvons sauver notre seul et unique patrimoine commun, le Mali », a-t-il proposé.

L’organisation des législatives dans ce contexte est de nature à catalyser la situation

Par rapport à la convocation du collège électoral pour les élections législatives, il dira que convoquer le collège électoral dans ce contexte de grande contestation de l’élection présidentielle avec les mêmes instruments et dans les mêmes conditions est de nature à catalyser la situation qui peut être considérée comme un mépris pour notre système démocratique.

Selon lui, la mission assignée au gouvernement actuel étant d’organiser l’élection présidentielle de 2018, donc à l’issue de cette phase et au nom du respect des principes démocratiques, le gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga doit démissionner pour laisser place à un nouveau gouvernement qui sera chargé de parachever le reste du processus électoral. « Ou bien, peut-être la convocation du collège électoral vise à dissuader les mouvements en cours ou influencer le président dans son choix pour le gouvernement. Dans tous les cas, le consensus demeure la meilleure alternative. Nous avons plutôt besoin d’unir tous les fils de ce pays pour trouver une solution durable. L’orgueil et la vanité constituent des obstacles à sursaut patriotique », a-t-il indiqué.

Il a saisi l’occasion pour inviter les Maliens dans toutes ses composantes à accepter l’organisation d’une Conférence nationale qui décidera d’une feuille de route pour sauver le pays et notre démocratie. « Nous n’avons que le Mali et personne ne construira ce pays a notre place. Ni la France ni les Nations Unies encore moins la Minusma ne constituent la solution à la crise multidimensionnelle qui secoue notre pays », a-t-il précisé.

Un gouvernement d’union nationale pour jeter les bases d’une véritable reconstruction du Mali

Aucune question n’a été occultée par le conférencier. Ainsi, à la réponse à question relative à l’arrestation de Paul Ismaël Boro, il ajoutera que celle-ci viole la Constitution et donne un statut de pays de non droit au Mali. A ses dires, procéder à de telles pratiques, dignes d’une autre époque, est de nature à envenimer le conflit post électoral. « Ce genre de pratiques peut mettre en doute la sincérité du président IBK qui tend sa main à ses détracteurs. Puisque nous n’avons que le Mali, la situation actuelle nous impose un consensus national avec la formation d’un gouvernement d’union nationale pour jeter les bases d’une véritable reconstruction du Mali et de son système démocratique », a indiqué Dr Fomba.

S’agissant de la dernière présidentielle, il a estimé que celle-ci s’est caractérisée par la mauvaise organisation, le bourrage des urnes, le tripatouillage des voix, le non-respect du droit de réserve des autorités.

« C’est réel et indiscutable que le bilan du premier mandat du président sortant était médiocre au vu des promesses non tenues et des attentes non comblées. Le président IBK, au cours de son premier quinquennat, a manqué les grandes actions et les grandes occasions », a renchéri le président de l’Adepm.

Dans son réquisitoire, il précisera que cette élection, malgré son contexte, a été encore à la faveur des acteurs mouvement démocratique, notamment le président IBK et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Toute chose qui prouve le poids politique de ces deux hommes et cela donne lieu de mener une autre analyse de la situation politique de notre pays.

« Aujourd’hui, la crise du Mali est plus profonde qu’en 2013 tant sur le plan sécuritaire, institutionnel voire même l’existence du pays. Donc, les reformes doivent encourager la mise en place d’un organe unique de gestion des élections et des sanctions contre l’achat de conscience en fixant des plafonds de budgets de campagne pour toutes les élections et engager des processus pour connaître les sources de financement des campagnes des candidats », a-t-il conclu.

Mama PAGA

Le Pays

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