Le Président de la République, Chef de l’Etat dans la poursuite de son dialogue social entamé il y’a plus d’un mois a accordé une audience dans l’après-midi du lundi 8 avril 2019 aux familles fondatrices et aux chefs coutumiers du district de Bamako. Au centre des échanges la situation actuelle dans notre pays.
Le Président de la République, très respectueux et à l’écoute toujours de nos légitimités traditionnelles, félicitant leur disponibilité constante au chevet du Mali a expliqué après la rencontre « Ils sont venus avec trois éléments : l’école , souci partagé par nous ; qui ne le serait pas aujourd’hui ; qui a souci de l’avenir de ce pays, de sa jeunesse et qui voit de manière absolument préoccupante, la prolongation hors normes de cette grève des enseignants, et qui met en péril l’année scolaire et qui survient dans un contexte très lourd pour le pays et qui devrait amener chacun à s’interroger aujourd’hui sur les urgences ; les leurs sont considérés; mais exiger du gouvernement ici et maintenant, me semble vraiment assez difficile à comprendre de la part d’enseignants dont la vocation est précisément d’apprendre ; et la pédagogique, quel modèle ils donnent, quel exemple ils donnent aux jeunes maliens ? Dès lors quelle est la vocation ? Quel est caractère sacerdotal de la mission d’enseigner ? Je me pose des questions, je m’interroge. Je crois que toutes les voies du dialogue ont été ouvertes, ont été explorées et je pense que c’est comme cela qu’un pays doit marcher, on ne peut pas à priori ici et dès l’abord dire nous ne voulons nous adresser qu’au Chef de l’Etat. L’Etat est organisé, il y a des échelons, il y a des voies de passage et de négociations. Je vais demander encore une fois que la raison prenne le pas ; que chacun sache raison garder et que nos enfants retrouvent le chemin de l’école. Ce serait à l’honneur des enseignants, ce serait à l’honneur de ce pays-là, ce serait conforme à l’héritage qui est entre les mains des enseignants du Mali. Je l’ai dit, dans mon propre bureau, il n’y a que deux portraits, celui du président Modibo Kéita et de Sory Diakité, mon vieil instituteur auquel je dois tout. Donc je crois que le temps où ces hussards de la République nous formaient à nos métiers d’homme, à nos diverses professions, hélas semble aujourd’hui révolu. Il faut donc nous en venions aux fondamentaux. J’interpelle encore une fois mes frères enseignants, mes sœurs enseignantes pour qu’ils reprennent le chemin de l’école, et que là dans le calme et la sérénité retrouvés, avec le gouvernement, ils poursuivent les négociations de divers types tel que le syndicalisme le connaît, pas le syndicalisme outrancier que l’on veut aujourd’hui expérimenter au Mali, cela n’est pas digne du passé syndical du Mali , ce pays à une expérience syndicale, ce pays est le pays de Lazare Coulibaly et de tous les autres , ceux-là qui furent formés par les Morlé et autres … le syndicalisme de la CGT. Donc je souhaite que cela soit. Deuxième point, ce qui devait être le vendredi noir, comment ils se sont impliqués et notre sentiment par rapport à cela. J’ai là encore une fois souhaité incliner à raison garder et à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain et de ne pas non plus nous tromper d’adversaire. Quand on fait haro sur les pays amis qui nous aident, on fait haro sur le Minusma, on se trompe de combat, ce n’est pas cela, ça aussi dans un temps où nous venions de perdre il y’a seulement quelques jours un jeune officier de santé français qui n’est pas dans son pays, qui était là pour aider à sauver des vies maliennes. Donc soyons à la hauteur de l’interpellation historique, soyons à la hauteur du moment que nous vivons, ne nous trompons pas de combat, ce n’est pas à notre honneur, pas du tout ; et sachons gré à ceux-là qui nous sondent dans la tourmente aujourd’hui, car dans la tourmente nous sommes et c’est pas eux qui l’ont inventée. Donc je crois que ça c’est l’essentiel ; il y’a aussi le souhait que nous poursuivions donc nos entretiens avec nos frères de l’opposition, j’ai dit qu’hier soir seulement (dimanche soir) j’ai tenté d’avoir mon frère au téléphone, ce matin il m’a fait un message et donc il y’a pas de blocage, il n’y en a pas ; nous avions simplement convenu de nous revoir une fois nos missions terminées lui à Dakar et à Niamey et moi à Dakar ; et je ne sache pas qu’il soit venu entre temps , en tout cas c’est hier soir qu’il est rentré ; donc je pense que tout cela est de mise et sera fait . Voilà ce que je voulais vous dire et en remerciant encore une fois les familles fondatrices pour leur disponibilité constante et leur veille sur la cité ».
Auparavant, en venant rencontrer leur Président de la République, les hôtes du chef de l’état avaient évoqué trois points essentiels : leur démarche envers les enseignants, leur démarche envers l’Imam Mahmoud Dicko par rapport à la marche du 5 avril, ils ont également sollicité le Président de la République à poursuivre sa main tendue à tous pour apaiser le Mali et aller à l’essentiel avec tous. Les familles fondatrices et les chefs coutumiers du district de Bamako ont renouvelé leur confiance à IBK leur adhésion et leur soutien à sa démarche inclusive et leur accompagnement pour la normalisation de la situation dans le pays. Les familles fondatrices et les chefs coutumiers jouent un rôle de veille et constituent les vigiles de la cité. Ils sont en contact direct tous les jours avec les citoyens pour réguler la société.
La rencontre qui a eu lieu dans la Salle des Banquets du Palais présidentiel de Koulouba, s’est déroulée en présence du Premier ministre, Chef du gouvernement, du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et des proches collaborateurs du Chef de l’Etat.
La Cellule de Communication et des Relations Publiques de la Présidence de la République du Mali
Source: Présidence