Le chef de l’État a eu un tête-à-tête suivi d’un déjeuner de travail avec le président français. Une opportunité d’aborder les nombreux sujets qui structurent la relation ancienne et multiforme entre les deux pays
À l’invitation du président français, Emmanuel Macron, le président de la Transition, Bah N’Daw effectue une visite de travail de 72 heures en France. Point d’orgue de cette visite qui doit contribuer à consolider les relations entre le Mali et la France, le président de la Transition a été, hier, l’hôte à déjeuner du président français. C’est aux environs de 13 heures (heure locale), sous un froid glacial et dans une atmosphère empreinte de solennité, que le chef de l’État a été accueilli sur le perron du Palais de l’Élysée par le président français, Emmanuel Macron. Juste après, les présidents Emmanuel Macron et Bah N’Daw ont eu un déjeuner de travail élargi aux deux délégations qui durera environ une heure.
La quarantaine de minutes qu’a duré le tête-à-tête des deux chefs d’État n’a certainement pas suffi pour aborder tous les aspects de la coopération entre le Mali et la France, du fait de la densité et de la qualité de nos relations séculaires. Rien n’a filtré de ces différentes entrevues entre les deux personnalités, même si le président français lancera quelques mots qui donnent une bonne indication sur l’évolution de liens existant entre nos deux États.
En effet, raccompagnant son hôte, le président Macron a rassuré : «nous sommes ensemble». Le hochement de tête du président de la Transition, Bah N’Daw laisse à penser que les deux dirigeants sont entièrement en phase sur de bonnes perspectives dans les relations franco-maliennes.
L’attestation de cet optimisme et de cet espoir de lendemains qui chantent sera donnée peu de temps après par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zeïni Moulaye qui a confié : «on a passé en revue l’état des lieux de la coopération bilatérale entre le Mali et la France sur toutes les dimensions : politiques, économiques, sociales, culturelles et surtout sécuritaires».
Cette visite, faut-il le rappeler, se situe dans la perspective du sommet du G5 Sahel devant se tenir à N’Djamena en février prochain. À ce sujet, le chef de la diplomatie malienne a expliqué qu’à la veille de ces genres de rencontres, les chefs d’État se consultent toujours pour harmoniser les points de vue et aussi trouver les meilleures formules qui permettent de renforcer la coopération bilatérale ou multilatérale. «Avec le sommet de N’Djamena en perspective, les problèmes sécuritaires vont se poser et même s’imposer et probablement des décisions fortes seront prises au sortir de la rencontre comme ce fut le cas au sommet de Pau, au sommet de Nouakchott au mois de juin dernier», a espéré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
En somme, retient le ministre Zeïni Moulaye, c’est un déjeuner de travail qui s’est très bien passé avec un langage franc et direct sur toutes les dimensions de notre coopération bilatérale. «Je suis persuadé que dans les mois à venir, nous verrons une nouvelle dynamique de la coopération bilatérale entre le Mali et la France», a annoncé Zéïni Moulaye.
Au demeurant, cette visite intervient à un moment où, le Mali fait face à l’hydre terroriste dont les tentacules ne cessent de pousser un peu partout sur notre territoire.
Des actes plus que des mots et comme une invite à ceux qui alimentent la vague de critiques contre la présence des militaires français sur le sol malien, les récents succès militaires du Mali et de la France contre le terrorisme ne peuvent être passés sous silence.
Aussi, le Mali verra-t-il en la France cet allié important dans la conduite de sa transition, désormais bien en route avec la mise en place de tous ses organes et qui a devant elle bien de chantiers : organisations des élections, réformes politiques et institutionnelles, mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger….
Ces questions prioritaires ont probablement été abordées avec les partenaires français par les ministres concernés qui font partie de la délégation du chef de l’État. Il s’agit du colonel Sadio Camara (Défense et Anciens combattants), du lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga (Administration territoriale et Décentralisation) et de Zeïni Moulaye (Affaires étrangères et Coopération internationale).
Envoyé spécial
Massa SIDIBÉ
Source : L’ESSOR