Pour tracer l’origine de la migration, il faut envisager un voyage allant de l’époque préhistorique à celle contemporaine. Nos ancêtres préhistoriques ont migré d’une zone à une autre, soit pour la chasse ou pour la recherche de nouvelles zones d’habitation. Cette tendance a été démontrée par des études historiques qui montrent que l’Homo Sapiens, l’ancêtre de l’homme, a voyagé d’Afrique vers d’autres continents où nous avons découvert ses ossements. Cette position est défendue également par le philosophe Edgar Morin qui admet l’émigration comme l’effet de la chasse organisée en petits groupes par les hommes préhistoriques.
Cependant, à partir de la traite des noirs en passant par l’esclavage et la colonisation, le phénomène migratoire s’est mondialisé voire est devenu politique par l’entrée en jeu des occidentaux à la recherche d’esclaves ou de voies d’écoulement pour leurs produits.
Le continent noir a subi les expéditions guerrières des arabo-musulmans et le commerce négrier mis en place à leur profit dès 652. Les captifs de traite apparaissent. Avec les siècles, ils s’intensifient avec l’aide de chefs guerriers locaux. Les négriers deviennent berbères, Turcs, Perses.
À partir du XV siècle, les Européens accostent sur les côtes de l’ouest du continent africain pour mettre en place des négoces identiques. Ils traitent avec des tribus à partir de leurs forts, sans s’aventurer dans les terres.
Dans la plupart des pays occidentaux, l’industrialisation avait engendré comme conséquence la surproduction. Alors, il importait de chercher des débouchés pour les productions. À cet effet, l’Afrique constituait pour eux une sorte de terre promise. Il y eut des flux considérables d’Occidentaux vers ce continent.
Maints pays occidentaux doivent leur peuplement, leur développement aux esclaves venus travailler dans leurs champs de café, de cacao, de tomate, de haricots, etc., et qui ont fini par s’installer définitivement pour y fonder des familles après l’abolition de l’esclavage. Au fil du temps, le phénomène a connu des mutations.
Fousseni Togola
Source: Le Pays–Mali