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Le pays ou la paix impossible !

Le dialogue d’Alger peine à reprendre sous l’effet d’une dangereuse

Une réunion d’urgence du Comité de suivi et d’évaluation (CSE) de l’Accord préliminaire d’Ouagadougou se tiendra le 5 et 6 du mois en cours à Alger, pour tenter d’impulser une nouvelle dynamique du dialogue inclusif inter-malien d’Alger, à l’arrêt depuis le 18 novembre 2014

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Une réunion d’urgence du Comité de suivi et d’évaluation (CSE) de l’Accord préliminaire d’Ouagadougou se tiendra le 5 et 6 du mois en cours à Alger, pour tenter d’impulser une nouvelle dynamique du dialogue inclusif inter-malien d’Alger, à l’arrêt depuis le 18 novembre 2014.

Cette réunion a été convoquée par le représentant spécial du Secrétaire général de l’organisation des Nations unies, Mongi Hamdi, dans un contexte marqué par une aggravation de la situation sécuritaire dans le Nord-Mali et qui prend les proportions d’une nouvelle guerre civile. Le gouvernement malien et les groupes politico-armés du nord sont conviés, une nouvelle fois, après la réunion de janvier dernier, à apporter leur appui au processus de paix, menacé par une injustifiable offensive des groupes armés pro-Bamako contre les positions des groupes formant la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Cette coalition rassemble le Mouvement national de libération de l’Azawad, le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (Hcua), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et la Coordination des mouvements patriotiques et du Front de la résistance (Cmpfr), et constitue le vis-à-vis des autorités de Bamako dans le cadre du dialogue d’Alger. Les mouvements dits de la Plateforme d’Alger font partie du processus de paix mais ils se sont rangés du côté des autorités maliennes, rejetant toute option du Fédéralisme ou idée de décentralisation avancée. Mais l’os de cette nouvelle crise armée dans le Nord-Mali, c’est le Groupe d’autodéfense des touareg de l’Imghad et alliés (Gatia) qui use de la violence pour s’offrir une place dans le cercle des mouvements participants au Dialogue d’Alger. Le Gatia avait annoncé, pour rappel, son intention de faire partie de ce cercle de négociation pour, avait-il expliqué, ne pas rester à la marge en cas de conclusion d’un accord entre la CMA et les autorités de Bamako.

A première vue, la peur des leaders du Gatia est justifiée mais rien ne justifie toutefois leur décision de passer à l’action armée, à un moment où les discussions avaient considérablement avancé, malgré les premiers couacs enregistrés lors du premier round en juillet et les tensions nées suite à la proposition de la médiation algérienne d’un document de préaccord, fortement contesté par une partie de l’opposition et la société civile au Mali.

IBK entre le marteau et l’enclume

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta pourrait-il être tenu pour responsable de la recrudescence des violences armées entre groupes armés interposés, dans le nord du pays ?

Le Mnla et ses alliés tiennent pour responsable le président du Mali, qu’ils accusent de fournir une aide financière et logistique aux forces pro-Bamako pour affaiblir militairement les membres de la CMA. Pour le Mnla, ces nouvelles attaques du Gatia contre les positions de la CMA visent à influencer l’issue des discussions de paix.

Le Mnla tient à son projet d’un statut juridique et politique particulier pour l’Azawad, tout en s’engageant à respecter l’unité territoriale du pays, comme l’a exigé la médiation et Bamako. Mais une partie des Maliens considèrent ce projet comme un prélude à l’éclatement de leur pays, mettant le président IBK dans une posture inconfortable. Le président malien est, en effet, favorable à une décentralisation avancée qui donnera plus d’autonomie aux régions, y compris à l’Azawad. Ce que refusent l’opposition et la société civile qui accusent ouvertement la médiation internationale de comploter contre leur pays, sans apporter pour autant une solution à cette crise politique ouverte depuis des décennies et ponctuée par des périodes d’affrontements armés.

Le dialogue d’Alger coince à ce niveau d’ailleurs et aucune concession, de part et d’autre, ne semblerait être envisageable en l’état actuel des choses. Pis, les bras armés de la CMA ont décidé de passer à l’action et de s’engager sur le terrain des opérations pour repousser le Gatia et ses alliés en dehors de leur zone d’influence, pour pouvoir négocier, en cas de reprise des pourparlers, en position de force avec les autorités de Bamako. M. Keïta, qui doit rendre des comptes à ses électeurs et à l’opposition va-t-il finir par accorder l’autonomie de l’Azawad, sous contrôle de la médiation internationale ? Dans la confusion qui règne en ce moment, aucun analyste ne voudrait s’aventurer et affirmer que le retour de la paix au Mali est imminent.

 

Source: allafrica.com

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