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Le patron du CNPM alerte: « l’énergie tue les entreprises »

« L’énergie, pour le développement des entreprises, c’est comme le sang qui irrigue le corps humain », apprécie-t-on à juste mesure dans les milieux économiques. Le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsin Coulibaly, qui dirige cette organisation professionnelle faîtière du monde des affaires, depuis près d’un an, en a fait l’amer constat: « si nous voulons accroitre la compétitivité des entreprises maliennes, nous devons renforcer notre capacité énergétique. Aujourd’hui, dans notre pays, l’énergie tue nos entreprises ». Chaude alerte du patron des patrons qui estime que des solutions existent…

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Au Conseil national du patronat malien (CNPM), où il a pris ses quartiers, depuis près d’un an, qu’il est aux commandes de cette organisation professionnelle des affaires, Mamadou Sinsin Coulibaly, au milieu de ses nombreuses audiences et rencontres avec des acteurs économiques de divers bords et de différentes spécialités, ne perd jamais l’habitude d’évoquer avec ses interlocuteurs nationaux ou étrangers des goulots d’étranglement, des facteurs de rentabilité et des perspectives de l’économie nationale.
Connu pour son franc-parler, le président du CNPM, ce capitaine d’entreprise, qui n’est plus à présenter dans notre pays, est bien un coriace adepte de l’entreprise. Pour lui, c’est bien les entreprises qui créent la richesse dans un pays, car portant sur elles la garantie des emplois. En fait, le président du CNPM ne défend pas uniquement les entreprises parce qu’il est ce promoteur économique, bien titré dans son pays et même au-delà, mais il en est aujourd’hui le percutant porte-parole du fait qu’il dirige en réalité un organisme patronal des affaires ; le CNPM, qui n’est autre qu’un puissant syndicat pour le secteur privé.
« L’entreprise, c’est l’acteur central de la vie économique ». Tel est le concept développé par le président du CNPM qui pointe directement du doigt sur le déficit énergétique, comme l’un des premiers facteurs de la faillite des entreprises, qu’elles que soient. S’il est admis dans le milieu des investissements économiques que « l’énergie, pour le développement des entreprises, c’est comme le sang qui irrigue le corps humain », le président du CNPM, Mamadou Sinsin Coulibaly, lui, n’hésite pas de porter l’estocade contre l’énergie du Mali « qui tue les entreprises ».
Faisant une revue du potentiel de la société Energie du Mali, le président du CNPM, décidément très critique sur les contreperformances énergétiques ; stigmatise le paradoxe économique, engendré au cœur de cette société publique, qui, déplore-t-il, utilise au grand maximum 100 à 120 mégawatts pour un effectif avoisinant les 2000 d’agents, toutes catégories professionnelles confondues.
Même si le président du CNPM, M. Coulibaly, n’explique pas toutes les contreperformances économiques de la société énergétique par le déséquilibre d’un tel ratio économique, qui montre à tel point l’outil commercial en est dégradé, mais également par le poids de l’endettement de la société énergétique (dette cumulée de Manantali et même de certains pays limitrophes), qui l’empêche de réaliser des investissements compétents.
« Sans investissements colossaux pour la réalisation des infrastructures modernes, l’énergie du Mali est incapable de ravitailler correctement l’outil industriel et commercial », martèle-t-il. Le manque criard d’investissements à l’énergie est visible à l’état défectueux de ses installations énergétiques, lesquelles, présentent, toutes autant qu’elles sont, dans le pays, marchent au ralenti.
Avec un tel déficit énergétique, c’est la faillite garantie pour les entreprises maliennes, selon l’expression dominante du président du CNPM, M. Coulibaly, estimant qu’en pareille situation, celles-ci ne pourront jamais être compétitives face à un environnement concurrentiel, comme le nôtre. Jugeant la carence de la société énergétique à un seuil intolérable, compte tenu de l’énorme défi sécuritaire auquel le pays est confronté, le président du CNPM, qui ne mâche pas ses mots, va jusqu’à craindre une réelle menace contre la sécurité publique, du fait de la faiblesse de la couverture énergétique des zones d’habitation.
Face à la sensibilité et à la complexité de la sécurité publique, en bute à de nombreux facteurs contraignants, il est stratégique pour l’Etat de mettre l’accent sur l’électrification des agglomérations et des infrastructures économiques et commerciales en vue de renforcer le système de protection des populations.
Pour le patron des patrons du Mali, la crainte de l’insécurité des populations est donc plus grande dans un tel contexte de déficit énergétique criard. Il y va de la sécurité des populations, tout comme celle des institutions socio-économiques et même institutionnelles du pays, que le service public de l’énergie soit rendu à hauteur de souhait par une entreprise, peu importe son statut, mais viable et crédible et qui fonctionne aux normes des standards internationaux de gestion commerciale et financière. Pour cela, se plaint-il, on ne peut pas rester, plus longtemps, sans rien faire, face à la situation actuelle de l’énergie u Mali, qui n’est plus reluisante.
Même la cartographie industrielle et commerciale du pays en ressente dramatiquement. Et pour cause ? De l’avis du président du CNPM, ce n’est pas par hasard, ni par l’absence d’innovation commerciale que l’ensemble du tissu industriel est installé dans la capitale du Mali et ses environnants. La concentration des entreprises, qu’elles soient industrielles ou commerciales, à l’intérieur de la seule ville de Bamako, quoique dommageable pour les acteurs économiques, est essentiellement due, selon M. Coulibaly, à l’incapacité de l’énergie du Mali de servir plus efficacement et plus durablement l’électricité dans les zones plus reculées du pays, bénéficiant pourtant des avantages comparatifs dans plusieurs secteurs productifs.
Mamadou Sinsin Coulibaly, qui déplore l’échec de plusieurs industriels maliens, ayant fait le téméraire de s’y installer dans les capitales régionales, est aujourd’hui persuadé que ce déséquilibre industriel, consécutif au déficit énergétique, est un manque à gagner énorme pour les acteurs économiques du pays, alors contraints à la fatalité.
Et c’est justement là où le président du patronat malien sonne la résistance tous azimuts, estimant, pour sa part, en raison de l’énorme potentialité économique et commerciale, que le déficit énergétique n’est pas une fatalité, en ce sens qu’il existe bel et bien des solutions à préconiser pour renverser la fâcheuse courbe. Pour renforcer la performance de gestion de la société énergétique du Mali, compte tenu des énormes défis de développements auxquels le pays est confronté, le secteur privé, aujourd’hui mobilisé pour consolider son riche potentiel économique et commercial, est également déterminé à jouer sa partition dans la mobilisation des fonds, garantissant l’investissement colossal et approprié dans le secteur énergétique. Comme dans de nombreux aspects de la vie économique, où le secteur privé a démontré, dans le passé, qu’il peut former un partenariat crédible et robuste avec l’Etat, le président du CNPM appelle de ses vœux à une rencontre historique entre tous les acteurs concernés ; privés ou publics, au chevet de la problématique énergétique, dans notre pays, afin d’explorer, d’une manière vigoureuse, les voies et moyens d’une meilleure rentabilisation commerciale de notre joyau national de concession électrique.
Evoquant le partenariat privé et public, dans le contexte actuel de la diversification des circuits économiques et commerciaux, à l’échelle des pays, et des effets probants que cela a entrainé dans de nombreux pays du monde, y compris dans le propre voisinage du Mali, le président du CNPM est persuadé que l’apport du secteur privé peut considérablement rendre plus compétitive la société Energie du Mali, économiquement parlant, et la permettre, en retour, de crédibiliser les entreprises maliennes, en leur assurant pleinement l’énergie dont elles ont besoin pour atteindre leur plein régime économique. Pour le plein essor économique du pays.

PAR Sékouba Samaké

 

Source: info-matin

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