Ce sont là des points saillants du message que le Parti pour la renaissance nationale (Parena) a livré ce samedi 1er novembre 2014 lors de la cérémonie d’ouverture de la Convention nationale extraordinaire du PDES, le parti des amis d’ATT. C’était au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Le parti de Tiébilé Dramé, comme d’habitude, n’a pas porté de gants pour dénoncer les abus et les scandales du régime IBK. Nous vous proposons le message qui a été lu par le secrétaire général du Parena, Djiguiba Kéita alias PPR.

Monsieur le Président du PDES et cher Collègue du dernier gouvernement démocratique du

Mali du Président ATT

Monsieur le Président par intérim et très intrépide frère

Mesdames et Messieurs les invités

Chers amis du PDES,

À l’entame de mon propos, je voudrais rendre hommage au vaillant peuple du Burkina Faso qui vient de réaliser Sa Révolution du 26 Mars, en chassant du pouvoir l’assassin du Président Thomas SANKARA

Chers amis, votre convention se tient à un moment particulièrement difficile de la vie de notre Nation du fait d’une gouvernance chaotique instaurée à la faveur de l’élection présidentielle de juillet et août 2013, une élection qui avait suscité d’immenses espoirs au sein de notre peuple.

Gouvernance chaotique qui va d’éclaboussements en éclaboussements. Le dernier de ces éclaboussements, c’est le sulfureux rapport du Vérificateur Général. Quelle honte pour ce Gouvernement !
En effet, élu pour conduire le Mali hors du gouffre dans lequel le coup d’État le plus stupide du monde l’a plongé le 21 mars 2012 (savez que c’est par usurpation de légitimité que les putschistes ont daté leur forfait du 22 Mars, en référence à 1991), IBK a littéralement enfoncé le Mali.

Jamais, un président du Mali n’avait eu autant de cartes pour relever et redresser le pays.
Mais hélas, IBK a grillé, les unes après les autres, toutes les cartes qu’il avait en mains.
Jamais de mémoire de Malien, jamais depuis l’indépendance, un président de la République ne s’est permis ce que nous vivons depuis septembre 2013 !

Jamais un chef d’État, jamais un régime n’avaient pris autant de libertés avec la morale publique !

Jamais un président du Mali n’avait été autant critiqué sur son intégrité personnelle.
Jamais un président du Mali n’avait autant installé sa famille et sa belle-famille au cœur de l’État !

Voyez-vous Camarades, est-ce qu’avec ce que ce pouvoir nous sert aujourd’hui, nous pouvons avoir honte d’avoir combattu, au sein du FDR tous les putschistes, eux qui sont au cœur de ce pouvoir ?

Que de scandales depuis septembre 2013 !

Jamais, autant de scandales n’avaient éclaté en si peu de temps, non seulement au Mali, mais dans aucun pays africain !

Jamais, un président et un gouvernement n’avaient fait montre d’autant d’amateurisme dans la gestion des affaires de l’État.

Jamais il n’ y’a eu au Mali autant d’amateurisme et d’irresponsabilité dans la gestion de la crise du Nord. Le Parena disait récemment que si dans le temps il avait dénoncé la gestion solitaire de la question du Nord, aujourd’hui, force est de reconnaître qu’il n’y a simplement pas de gestion de la question du Nord.

En effet, depuis que le Mali est Mali,  il n’ y a eu autant d’amateurisme et d’aventurisme dans la gestion d’une question aussi grave que la crise du Nord:
* depuis la visite ” tristement  historique” de Moussa Mara à Kidal, au mois de mai, le Mali a perdu sa souveraineté sur la quasi totalité du Nord;
* Cet aventurisme irresponsable a eu, entre autres, pour conséquences: la mort de près de 200 Maliens, la perte de dizaines de véhicules tout-terrain, la capture d’engins blindés et j’en passe;
* Cet aventurisme irresponsable est resté impuni. Le responsable de la défaite de mai 2014 et de l’humiliation de notre pays, Moussa Mara, est toujours en place, comme si rien de n’était, l’impunité étant la marque de fabrique de la nouvelle gouvernance malienne. Pour parler comme ce présomptueux PM “dans aucun pays sérieux, on n’aurait laissé en place un PM qui, par orgueil mal placé et par calcul politique fait perdre en 48 heures la souveraineté du pays sur une portion aussi importante du territoire national”;
* Mieux ou pire, ce Premier ministre se permet de se moquer de notre armée: ” au moindre accrochage, les militaires maliens détalent” a t-il récemment déclaré à l’Assemblée nationale française! Monsieur le Président de la République, vous ne voyez pas qu’il en fait un peu trop ce Premier ministre ?

Jamais, le Mali n’a été autant fragilisé que sous IBK,

Jamais notre pays n’ a été autant humilié !

Terminons- il y a tant à dire !- par les scandales financiers qui, révélés par la presse et l’opposition (dont le Parena, traité, à l’occasion, de tous les noms d’oiseau, comme si cela pouvait impressionner le Parti du Bélier Blanc !)  Confirmés par le FMI, les autres partenaires techniques et financiers et aujourd’hui reconfirmés par la Cour Suprême et le BVG, ils ont fait du Mali la risée du reste du monde.
Dans un tel contexte, le Mali a besoin d’une opposition et d’une société civile fortes, vibrantes et déterminées à mener le combat pour la démocratie et la bonne gouvernance. Le Parena sera de ce combat !

Chers amis du PDES, vous et nous, votre parti et le PARENA en harmonie avec les autres camarades de l’opposition, nous avons le devoir de renforcer nos rangs pour construire une opposition solide à la hauteur des attentes de notre peuple désabusé, désillusionné et désemparé.
Assumons que nous avons bien fait de faire appel aux forces extérieures pour bouter hors de chez nous les envahisseurs, au moment où les putschistes s’y opposaient !
Camarades,
On ne peut pas avoir honte d’avoir servi son pays quand ceux qui vous critiquent font bien moins!
On ne peut pas avoir honte d’avoir servi son pays, surtout quand on sait qu’en le servant on a servi le Mali éternel, en lui dédiant tout ce qu’on peut pour ce beau pays que des gens qui n’ont pas le sens des réalités transforment aujourd’hui non seulement en passoire, mais en pays sous tutelle.

Notre peuple est désabusé parce qu’il y a eu abus de confiance.
Ceux qui ont promis de réhabiliter le Mali, de restaurer l’honneur et la dignité de son peuple et qui, à peine installés au pouvoir, ont déroulé un autre agenda, ont abusé de la confiance des électeurs. Ils ne peuvent pas nous faire la leçon ! Parce qu’il y a eu abus de confiance ! Il y a même eu erreur sur la personne !

Chers amis du PDES, je ne doute pas que de vos échanges et réflexions sortiront de pertinentes résolutions qui renforceront le PARTI et l’Opposition démocratique dont le PDES est un pilier indispensable !

Je vous remercie

Djiguiba KEITA/PPR

Secrétaire Général

Bamako, le 1er novembre 2014