Le pape François a reçu jeudi la jeune Soudanaise chrétienne, condamnée à mort pour avoir refusé de se convertir à l’islam puis acquittée après une mobilisation internationale, a annoncé le Vatican.
Meriam Yahia Ibrahim Ishag, après avoir atterri dans la matinée à l’aéroport militaire de Roma Ciampino, a été accueilli, ainsi que son mari et ses deux enfants, par le pape à la résidence Sainte-Marthe où il réside, à 13h00 (11h00 GMT).
« La rencontre a duré un peu moins d’une demi-heure et s’est déroulée dans un climat serein et affectueux », a souligné le Vatican dans un communiqué.
Le pape argentin a remercié Meriam pour « son témoignage courageux et sa constance » tandis que la jeune femme a remercié François pour le « grand soutien et le réconfort » ressentis à travers les prières « du pape et de tant d’autres croyants ».
Avec ce geste, conclut le Vatican, le pape « a voulu manifester sa proximité, son attention et sa prière pour tous ceux qui souffrent pour leur foi, et en particulier les chrétiens qui subissent des persécutions ou des contraintes contraires à la liberté de religion ».
Née d’un père musulman et d’une mère chrétienne orthodoxe, qui l’a élevée dans sa confession après le départ du père quand elle avait 5 ans, Mme Ishag s’est convertie au catholicisme juste avant d’épouser son mari chrétien fin 2011, selon l’archevêché catholique de Khartoum.
Elle a refusé d’abjurer sa foi chrétienne au profit de l’islam devant la cour qui l’a condamnée à mort le 15 mai.
Cette condamnation, prononcée en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan qui interdit les conversions, a finalement été annulée en appel le 23 juin, après que l’affaire eut provoqué un tollé international.
Déjà mère d’un garçon de 20 mois, elle a accouché fin mai d’une fille en prison.
Elle a également été condamnée à 100 coups de fouet pour « adultère » car, selon l’interprétation soudanaise de la charia, toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un « adultère ».
© 2014 AFP