Le pape François a qualifié mercredi de « péché grave » les tentatives visant à « repousser » les migrants et appelé à la « solidarité » tout en priant pour ceux morts en mer ou « abandonnés dans le désert ».
« Il faut le dire clairement : il y a ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants. Et cela, en toute conscience et responsabilité, est un péché grave », a déploré le pape lors de son audience générale hebdomadaire au Vatican. « Même certains déserts, malheureusement, deviennent des cimetières de migrants. Et même là, il ne s’agit souvent pas de morts +naturelles+. Non. Parfois, ils sont amenés et abandonnés dans le désert », a-t-il ajouté. « À l’ère des satellites et des drones, il y a des hommes, des femmes et des enfants migrants que personne ne doit voir. Seul Dieu les voit et entend leur cri. »
Fervent défenseur de la cause des exilés depuis son élection en 2013, le pape argentin n’a nommé aucun pays mais ses propos peuvent être interprétés comme une référence à l’actualité, notamment en Europe et au Mexique. A l’été 2023, des dizaines de migrants subsahariens avaient été secourus par des gardes-corps libyens, selon eux expulsés et abandonnés par les autorités tunisiennes, dans une zone désertique à la frontière entre les deux pays. Les images d’hommes et de femmes assoiffés errant dans le désert avaient fait le tour du monde. En mai, l’Union européenne (UE) avait reconnu « une situation difficile » après la publication d’une enquête journalistique selon laquelle des dizaines de milliers de migrants ont été arrêtés et abandonnés en plein désert au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie , avec le soutien financier de l’UE.
L’orient le jour