Le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mohamed Bazoum, a lancé jeudi un appel aux partenaires de l’Union européenne à poursuivre et à renforcer leur appui dans le domaine de la sécurité à l’occasion de la 9e réunion du comité de pilotage de la mission Eucap-Sahel Niger à Niamey, a-t-on appris vendredi de source officielle.
Pour rappel, Eucap-Sahel Niger est une mission civile lancée en 2012 par l’UE avec comme mission principale la lutte contre l’insécurité et la migration clandestine.
Cette réunion à laquelle ont également participé d’autres ministres nigériens et la responsable de la délégation de l’UE au Niger, Denisa-Elena Ionete, cheffe de la mission Eucap-Sahel Niger, avait pour objectif de faire le point des activités menées par la mission depuis son installation, d’échanger sur le parcours ainsi réalisé et de réfléchir à un plan d’action pour les années à venir.
M. Bazoum a noté que malgré les efforts consentis par les partenaires qui ont permis à son pays de continuer “à mener une guerre sans merci contre le terrorisme et le crime organisé (…), nous assistons ces dernières semaines à une recrudescence des attaques terroristes, notamment au Niger, au Burkina Faso et au Mali”.
“L’ampleur et la fréquence des attaques menées ces dernières semaines dans la région du Sahel nous interpellent tous et méritent que tous les acteurs impliqués dans la lutte contre ce fléau s’engagent dans de nouvelles approches plus coordonnées et inclusives, pour mettre un terme à cette nébuleuse terroriste”, a-t-il précisé.
Face à cette situation, il a invité l’UE “à poursuivre et renforcer l’appui, déjà consenti, dans le domaine de la sécurité” au profit du Niger, “mais aussi à engager de nouvelles réflexions (…) afin d’identifier d’autres approches susceptibles de nous aider à mieux combattre ce phénomène qui fragilise les efforts de développement et d’intégration de la zone sahélo-saharienne dans son ensemble”, a lancé le ministre de l’Intérieur.
L’ambassadrice européenne, tout en saluant les efforts de Niamey pour faire face aux différentes menaces pesant sur le pays, a réitéré l’engagement de son institution à continuer d’oeuvrer à renforcer et à rendre encore plus efficace le partenariat entre les deux parties.
Le Niger, à l’instar des autres pays du Sahel, fait face dans certaines de ses parties frontalières aux exactions sur trois fronts d’organisations terroristes et de bandits armés qui contrôlent le sud de la Libye depuis la chute en 2011 du régime de Moammar Kadhafi, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements basés dans le septentrion malien et, enfin, le groupe terroriste nigérian Boko Haram qui sème la terreur depuis 2009 dans la région de Diffa (sud-est).
A cela est venu s’ajouter depuis près d’un an un nouveau foyer d’insécurité dans le sud-ouest du pays, au niveau de la région des “trois frontières” (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenu par d’autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.
Le 14 mai dernier, 28 soldats nigériens ont été tués et plusieurs autres blessés dans une embuscade tendue par des terroristes lourdement armés près de Tongo Tongo (ouest), non loin de la frontière malienne, selon un bilan officiel.
Source: Xinhua