Le monument aux héros de l’armée Noire (place de la Liberté) doit disparaître au nom de la souveraineté. L’histoire du Soudan, sous domination française, est présentée à travers ce monument, construit en 1922, et qui avait été l’un des rares à ne pas être déboulonnés à l’indépendance. Il y a une réappropriation de ce support de la mémoire coloniale mais d’une manière équivoque.
La plupart des Bamakois, y compris des personnes d’un niveau d’instruction élevée l’appellent les «Sofas de Samory» ou les guerriers de Samory, en souvenir de l’histoire du résistant déjà évoqué.
M. Van Liempd décrit dans le détail l’histoire de ce monument érigé à l’image du monument aux Morts de Reims (les Soudanais ayant été très présents dans cette bataille comme dans d’autres. La sculpture réalisée par Vauthier figure cinq soldats noirs devant lesquels se tient un soldat blanc. L’inscription porte: «En témoignage de la reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts au combat pour la liberté et la civilisation».
Inauguré en 1924, le monument s’est enrichi de deux (02) canons et plus récemment d’un jeu d’eau. La réutilisation de certains lieux de la mémoire coloniale imposée par les pouvoirs africains au lendemain de l’indépendance dans des démarches d’affirmation de l’identité nationale a été une pratique répandue, analysée par Coquery dans un article fort intéressant paru dans un ouvrage consacré aux enjeux de mémoire dans l’histoire africaine.
Inter de Bamako