Après la tornade du mois de septembre, mois au cours duquel le pouvoir en place a été mis à rudes épreuves, le bateau Mali conduit par le président Ibrahim Boubacar Kéita est, une fois encore, balayée par une tempête en ce mois de Novembre. De la prise de sanctions contre les personnes impliquées dans les affaires de surfacturation dans l’acquisition de l’avion présidentiel et des contrats d’armements à la recrudescence de la violence dans le Nord du Mali en passant par la reprise des négociations d’Algérie, la lutte contre Ebola, le pouvoir en place est harcelé de toute part.
« Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais », telle était la pensée du président IBK avant son arrivée au pouvoir.
Après un an aux commandes du bateau Mali, le président IBK a dû réaliser que les choses n’étaient pas du tout faciles et qu’il était aisé de critiquer à côté qu’ayant les mains dans les affaires.
De « Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais », le président IBK est passé à « Ce n’est pas facile… ».
Ainsi aiguillonné par le FMI depuis Septembre sur les possibles surfacturations en ce qui concerne l’acquisition de l’aéronef présidentiel et le contrat d’armements, préoccupé par les négociations d’Alger, tourmenté par l’introduction de la fièvre Ebola dans notre pays à cause des dispositifs de contrôle défaillants, le président IBK semble à bout du souffle, après une année et quelques mois d’exercice de pouvoir.
Le président IBK qui se croit le plus intègre et le plus patriote des Maliens, avait décrété l’année 2014 celle de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Malheureusement, son régime a été marqué par des affaires de surfacturations jamais égalées dans notre pays.
Le FMI, avait non seulement suspendu son aide budgétaire à notre pays, mais avait aussi ordonné de faire la lumière sur ces affaires de surfacturations dans l’achat de l’avion présidentiel et le contrat d’armement. Toutes choses qui se sont soldées par la publication du rapport du Végal qui fait état de surfacturations de plusieurs milliards de nos francs et beaucoup d’anomalies. C’est ainsi que le FMI avait donné injonction aux autorités de prendre des sanctions contre les personnes impliquées et de lui transmettre le rapport des sanctions avant fin Novembre afin que notre pays puisse espérer à un dégel de l’aide budgétaire. A une semaine de la fin de l’ultimatum du FMI, rien d’important n’est entrepris dans ce sens.
Pour les négociations d’Algérie, le doute plane également à cause des désaccords entre non seulement le gouvernement et les groupes armés, mais aussi entre les groupes armés eux- mêmes. Pire, selon beaucoup d’observateurs, c’est la visite hasardeuse qu’a effectuée le premier ministre Moussa Mara en mai dernier qui à Kidal qui a fait perdre à notre pays les acquis et du coup rendre plus difficile les négociations.
S’agissant de la fièvre Ebola qui sévit en Guinée, notre voisin, les autorités avaient fait croire que contrairement à d’autres qui ont fermé leurs frontières, le Mali avait mis des dispositifs de contrôle à la frontière Kourémalé afin de contrôler tout cas de malade suspect qui rentre dans notre pays. Malheureusement, deux individus malades d’Ebola ont pu quitter la Guinée pour venir mourir chez nous ici. Si la maladie ne s’est pas propagée lors du premier cas (une fillette), force est de reconnaitre que l’hospitalisation de l’imam à la clinique Pasteur a propagé la maladie et cinq personnes en sont mortes déjà !
Toutes choses qui dénotent soit la défaillance des dispositifs de contrôle, soit la légèreté de nos autorités face à cette maladie.
Si IBK avait promis de donner aux maliens le bonheur, aujourd’hui le Mali recule à pas de géants.
Il est urgent que le Mandé Massa et son gouvernement cravachent dur pour sortir le Mali de ce bourbier afin de le sauver de l’enlisement.
Moussa Diarra