Comme en témoignent les nombreuses blessures sur les corps des six administrateurs (inhumés dimanche à Kidal), certains semblent avoir été égorgés ou éventrés et d’autres fusillés après tortures au mépris des dispositions de la convention relative au droit international humanitaire. Le mode opératoire utilisé par le MNLA et ses alliés (AQMI, MAA, ex-Ansar Eddine recyclés dans le HCUA) rappelle le massacre, courant 2012, de plus d’une centaine de mi litaires maliens à Aguelhok. Ce sont les mêmes auteurs qui sont passés par là en ôtant la vie à six administrateurs.
Sur la trentaine de cadres de l’administration malienne pris en otage samedi 17 mai et détenus dans les locaux du Gouvernorat par les séparatistes touaregs et leurs alliés narcojihadistes, six d’entre eux ont été exécutés avec des méthodes relevant de l’atrocité. Il s’agit, entre autres, du Commandant Mory Diarra, préfet de Tinessako, Agaly Ag Timamoud Yattara, préfet-adjoint de Kidal, Amadou Belco Bâ, préfet de Kidal, Sékou Sissouma préfet -adjoint de Tessalit, Lieutenant Paul Marie Sidibé, sous-préfet de Tinzawatten et Capitaine Mohamed B. Touré sous-préfet de Boureissa.
Les corps sans vie de ces malheureux cadres de l’administration ont été récupérés, dimanche 18 mai, par la MINUSMA, puis remis à des autorités locales. Avant leur inhumation qui a eu lieu, le même jour, en raison de leur état de décomposition.
Le ministre de l’intérieur et de la sécurité le Général Sada Samaké, a dépêché, le lundi 19 mai, son Secrétaire général pour informer les proches des victimes du destin tragique qui s’est abattu sur elles dans l’exercice de leur mission.
Une somme d’un million de FCFA a été remise à chaque famille pour préparer des funérailles dignes de ce nom.
Le mode opératoire utilisé par le MNLA et ses alliés
De nombreuses sources s’accordent pour dire que les six administrateurs ont été torturés par leurs bourreaux avant d’être froidement exécutés. Comme en témoignent les nombreuses cicatrices constatées sur leurs corps. Certains semblent avoir été égorgés ou éventrés et d’autres fusillés au mépris des dispositions de la convention de Genève relative au droit international humanitaire. Un mode opératoire qui rappelle le massacre de plus d’une centaine de militaires maliens à Aguelhok.
En effet, le mardi 24 janvier 2012, un assaut lancé par les combattants du MUJAO, d’Ansar Eddine, d’AQMI, et du MNLA, a fait tomber le camp militaire d’Aguelhok. Des soldats de l’armée malienne désarmés ont été poursuivis, arrêtés, les mains liées au dos et froidement exécutés de balles dans la nuque. D’autres ont été éventrés au couteau. Une commission spéciale d’enquête avait même été mise en place par l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré pour mener les investigations nécessaires à la manifestation de la vérité sur les cas d’atteinte à la vie, à l’intégrité physique des personnes et aux biens. Deux ans après, la lumière n’est toujours pas faite sur ces exécutions en dépit des poursuites lancées tant au Mali qu’à l’extérieur contre les auteurs et complices de ces cruautés.
Il y a lieu toutefois de constater que ce sont les mêmes auteurs de ces crimes à savoir le MNLA, AQMI, MAA, ex-Ansar Eddine recyclés dans le HCUA, qui ont pris en otage les cadres de l’administration et ôté la vie de façon cruelle à six d’entre eux.
Abdoulaye DIARRA
SOURCE:L’Independant