Lors d’un point de presse lundi 24 décembre, Mme Oumou Touré a présenté ses excuses aux Maliens face à la polémique qui ne cesse d’enfler au sujet de « l’affaire de l’écharpe» de l’Azawad. La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille jure qu’elle n’avait invité à Bamako que des Maliennes pour les assises des femmes pour la paix, la rencontre mise à profit par Minetou Wallet Bibi, une dame venue de Kidal, pour s’afficher jusqu’à l’Assemblée nationale avec une écharpe aux couleurs du drapeau de l’Azawad.
Oumou Touré répondait ainsi à ceux qui exigent sa démission depuis que les photos de cette femme venue de Kidal circulent sur les réseaux sociaux. « Nous présentons au peuple malien nos excuses les plus sincères suite à cet acte provocateur dont le Mali n’a pas besoin en ce moment précis », a-t-elle déclaré. Elle a cependant tenu à apporter ce qu’elle appelle « des éléments de vérité » sur les faits.
D’abord, a-t-elle précisé, la participation de toutes les femmes était conditionnée à la possession de la carte d’identité nationale, de la carte NINA ou du passeport malien en cours de validité. Et selon la ministre, Minetou Wallet Bibi était bien présente en tant que malienne comme l’indique son passeport dont le numéro est B094 3885, un document établi le 15 avril 2015 et dont la validité expirera le 25 avril 2020.
Se défendant toujours, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a indiqué que celui qui demande la démission du gouvernement cherche autre chose. «Celui qui demande ma démission, ça c’est autre chose. Je me considère comme une malienne, une citoyenne, une ministre au service de son pays. Si c’est ce qui me vaut la démission, je ne démissionnerai pas », a affirmé la ministre.
Pour Oumou Touré, l’objectif visé par la rencontre a été atteint parce que les messages de paix, de réconciliation ont été portés par les 200 femmes ayant y participé. « Lors de l’audience à l’Assemblée nationale, au moment où les participantes et participants se mettaient en place pour attendre l’arrivée du président de l’Assemblée nationale, le Secrétaire général du Ministère et certains de ses collaborateurs ont constaté, seulement à ce moment, une écharpe aux couleurs douteuses », a-t-elle expliqué.
Sur instruction de la ministre contactée par le Secrétaire général, Minetou Walett Bibi a été sagement invitée à se défaire de son écharpe au sein de l’Assemblée nationale. La bonne dame ayant refusé, la député élue à Kidal fut mise à contribution, mais Minetou ne voulait toujours pas se débarrasser de son « écharpe azawadienne». Finalement, c’est un agent du ministère qui a conduit la rebelle à son lieu d’hébergement et elle n’a plus participé aux assises, selon Oumou Touré.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali