Sur le plateau de l’émission ‘’L’invité’’ de l’ORTM, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a fait le point de la situation des sachets plastiques, de l’assainissement de la ville de Bamako, de la nécessité du recyclage des déchets et de la problématique de l’inondation dans nos villes.
Après ses condoléances aux familles des 16 disparus et ses vœux de prompt rétablissement des blessés de la nuit du 16 Mai 2019, le ministre a souligné que les récurrentes inondations sont devenues des phénomènes mondiaux liés au changement climatique. Pour lui, la solution réside dans le développement des résiliences face aux phénomènes. L’entretien permanent des caniveaux et collecteurs de nos grandes villes font partie de ses solutions. Selon Housseini Amion GUINDO, conformément à l’article 15 de notre constitution qui stipule que, « Toute personne a droit à un environnement sain. La protection, la défense de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tous et pour l’Etat », cette tâche incombe en premier lieu aux populations qui sont à la fois, acteurs et victimes. A ses dires, les évènements dramatiques de la nuit du 16 mai dernier sont une interpellation et un avertissement pour les parties prenantes. A la fois acteurs et victimes, les populations doivent tirer des leçons de leurs agissements contre la nature. Au delà de la destruction de l’écosystème à travers divers pollutions et la déforestation, l’urbanisation sauvage galopante constitue un réel danger pour la population. L’obstruction des lits des cours d’eau artificiels et naturels est de nos jours, une préoccupation majeure dans nos grandes villes, particulièrement Bamako. Couplée au changement climatique qui occasionne de plus en plus des pluies diluviennes, elle est à la base des récurrentes inondations que subit chaque année notre capitale.
Des mesures d’urgences contre les inondations
Pour remédier à cette situation qui n’a que trop duré, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a annoncé certaines mesures urgentes sur le plateau de l’émission ‘’L’Invité’’ de l’ORTM. En plus du curage des caniveaux et collecteurs, elles aboutiront également à l’évacuation des occupants des lits et des berges des cours d’eaux naturels ou artificiels de Bamako et environs. Au nom de l’intérêt général, les déguerpis seront dédommagés conformément à la réglementation en vigueur. Conscient que la nature a horreur du vide, le ministre Housseini Amion GUINDO a annoncé un vaste projet d’aménagement des berges des cours d’eau et collecteurs à hauteur de 8 milliards de FCA entièrement financés par la coopération allemande.
L’équation des déchets
Dans son franc parlé habituel, Housseini Amion GUINDO a estimé que la faute est partagée entre les acteurs. Il s’agit de l’Etat, des collectivités et des populations. En ce qui concerne l’Etat, il a souligné que les préoccupations liées à l’insuffisance de dépôts de transit et de décharge finale sont de la responsabilité du gouvernement.
Dans l’urgence, il a laissé entendre que le gouvernement à travers le premier Ministre a consenti d’énormes sacrifices pour rendre non seulement opérationnel le dépôt de transit de Lafiabougou, mais aussi en créer d’autres dans différentes communes du district de Bamako. Concernant la décharge finale de Noumoubougou, Housseini Amion GUINDO a réaffirmé l’urgence de boucler les travaux afin de la rendre opérationnelle pour ozone Mali. Du côté des collectivités qui évoquent le plus souvent la lenteur dans les transferts des ressources liées au secteur de l’assainissement, le ministre a laissé entendre qu’une dose d’organisation avec les ménages peut pallier à cette situation dont le processus est déjà enclenché. Du côté des populations, il a évoqué la problématique de l’appropriation de leur cadre de vie. Pour pallier à cette situation, il a rappelé la nécessité d’aller vers le civisme environnemental à travers la sensibilisation autours des tenants et des aboutissants de l’absence d’un cadre assaini.
Pour venir à bout des déchets en général, le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a estimé que la seule porte de sortie réside dans le recyclage. D’où l’appel qu’il ne cesse de lancer aux investisseurs dans le secteur, avec la garantie de facilité et d’accompagnement de l’Etat. Au delà des discours et des projets bien ficelés sur papier, le ministre appelle à l’action pour sauver les meubles.
Convaincre et convaincre
Si aux yeux de certains la contrainte est indispensable, elle a cependant des limites et on ne peut construire le développement durable et protéger l’environnement sans l’adhésion d’une majorité de la population. Concernant son approche afin d’avoir le résultat escompté, le 1er responsable de la politique d’assainissement du Mali privilégie la sensibilisation basée sur la notion de civisme environnementale. L’environnement qui est un patrimoine commun (ressources et milieux naturels, espèces animales et végétales, diversité et équilibre biologiques…) doit être respecté, pas parce que c’est une obligation juridiquement sanctionnée, mais parce que c’est un enjeu mondial, synonyme de responsabilité envers les générations futures a annoncé Housseini Amion GUINDO.
Pour le Ministre de l’EADD, une fois conscient que les richesses naturelles de la terre ne sont pas illimitées et que certains comportements, qu’ils soient le fait d’individus (surconsommation d’énergie ou d’eau), gestion anarchique des déchets ou d’entreprises (pollution des rivières) les mettent en danger, les populations agiront. Puisque le profil du pollueur est variable : certains polluent par indifférence au problème, d’autres le font sciemment avec cynisme, d’autres encore par ignorance, d’autres enfin par insouciance, il faut donc adapter les messages à ces différents types de comportement, afin de susciter l’éveil d’une conscience individuelle et collective. Or cette conscience ne se décrète pas, elle est le fruit d’une éducation à la responsabilité citoyenne.
Un vaste plan de sensibilisation
Convaincu que toutes les questions environnementales se gèrent par la sensibilisation, le ministre a instruit l’élaboration d’un vaste plan de sensibilisation qui va tenir compte de tous les aspects et acteurs. Le civisme environnemental puisque c’est de ça qu’il s’agit est un vaste chantier d’éducation à la citoyenneté qui sera soumis au financement de l’Etat et des PTF. Il appartient donc aux populations de s’engouffrer dans cette brèche ouverte par le ministère en s’appropriant l’ensemble des questions liées à l’environnement et à l’assainissement.
Cellule de Communication MEADD
Source: L’Observatoire