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Le ministre du Commerce au marché rose: les mesures prioritaires

À peine rentré de mission à Buenos Aires, le ministre du Commerce, Abdel Karim KONATE, à la tête d’une délégation de son département, s’est transporté au Marché rose pour constater l’étendue des dégâts causés par l’incendie de lundi dernier, exprimer la compassion du Gouvernement et envisager avec les acteurs, les solutions d’urgence. Voici les propos qui ont été tenus.

Ministre KONATE : je suggère de mettre rapidement en place une Commission, qu’on recense toutes les victimes du sinistre, dans la transparence, dans l’entente et dans le respect de la dignité. Au terme des travaux de cette Commission, ce qui doit être fait en ce moment le sera, étant entendu que le Gouvernement a déjà envisagé certaines mesures.
Je demanderai également, dans les plus brefs délais, au ministre de la Décentralisation et de la fiscalité locale de demander au maire du District de Bamako de prendre des mesures urgentes pour le recasement, au moins, de certains commerçants. J’avais pensé aux Halles de Bamako, mais il s’avère qu’il y a souvent des difficultés pour certains de s’y installer.
Mais nous poursuivrons la réflexion. À partir de lundi, nous nous réunirons pour trouver une solution. Il n’y a plus de répit pour nous, tant qu’il n’y aura pas de solution à ce problème.
La deuxième mesure est de construire enfin le marché, par tous les moyens et que cela se fasse au plus vite pour soulager les gens, pour qu’on sorte de cette situation d’incendies à répétition.
Nous réaffirmons toute la compassion du Gouvernement aux victimes de l’incendie. C’est une situation qui peine tout le monde. Certains ont toute leur vie ici. C’est souvent 20 à 30 ans de dur labeur qui sont ravagés en quelques heures. Mais nous le redisons, nous sommes des hommes de foi. La volonté divine s’impose à tous et nous l’acceptons. Tout ce qui est en le pouvoir du Gouvernement, il le fera. Je peux vous donner cette assurance.
Lors de l’incendie de 2014, nous avons dialogué et le Gouvernement a décidé d’apporter une aide de 400 millions de francs CFA. Vous vous en souvenez. Cela s’est passé dans l’entente, le respect. Les autorités ont déjà fait des annonces. Tout ce qui doit être fait doit l’être dans l’entente, l’inclusivité. Nous vous suivons, parce que vous êtes les acteurs. Il faut que dès lundi les travaux commencent. Ceux qui sont directement touchés par le sinistre doivent être au cœur des travaux. Les autres vont les compléter. Ainsi, rapidement, qu’on s’accorde sur quelque chose à transmettre aux autorités dès cette semaine pour sortir de cette situation. Parce qu’il est pénible qu’après avoir perdu ses biens, on se retrouve à ne rien faire, alors qu’il faut continuer à faire face aux charges quotidiennes de la famille.
Au nom du Président de la République, du Premier ministre, je sais que beaucoup sont passés ici, je voudrais vous dire que le Gouvernement compatit à votre douleur.
Quand un quelconque drame survient, on s’en remet à Dieu, c’est lui notre Maître. Mais tout ce que nous pouvons faire, nous le ferons. Ce qui urge pour moi, c’est la mise en place d’une commission pour qu’on recense toutes les victimes et qu’on identifie les modalités d’aide aux victimes. Je réitère mes bénédictions : tous ceux qui ont perdu leurs biens, que Dieu leur donne la force de supporter cette épreuve ; que Dieu nous protège et veille sur le pays.
Ce qui nous fatigue dans ce genre de travail, ce sont les tiraillements. La commission qui sera créée aura à réfléchir sur les modalités d’aide aux victimes. Pour cela, il faut que les victimes fassent partie. Ce que Djéri a dit me convient. Il y a une ancienne commission, mais on peut l’élargir à une nouvelle commission. Cela ne me dérangerait pas non plus. Ainsi chacun s’y reconnaîtrait.
La première chose est d’identifier toutes les victimes, évaluer les pertes. Ce qui ne veut pas dire que tout sera dédommagé. Il y a plusieurs mécanismes d’aide.
Certains vont prendre les marchandises avec les grands commerçants, mais quand on est victime d’un tel sinistre, ils ne devraient pas exiger le remboursement de leur argent. Nous allons travailler pour obtenir leur patience. Ceux qui ont fait des prêts au niveau des banques, nous verrons comment renégocier leurs échéances, en intervenant auprès des dites banques.
Donc lundi, nous installerons une commission, et personnellement je serai le plus présent possible, pour ne rien rater des travaux.

Belengué SIMPARA : Groupement des commerçants du Mali
Nous apprécions vivement votre visite. Notre seul souhait est la concertation qui est la meilleure issue.

Président de la CCIM :
Depuis le jour de l’incendie, nous avons fait une visite des lieux et lancé un appel à se retrouver à la Chambre de commerce en vue de mettre en place une commission consensuelle pour savoir comment aider ceux qui ont perdu leurs biens. Je leur ai demandé de faire vite pour que leur décision soit signée. J’ai demandé qu’on se retrouve lundi pour formaliser la commission et qu’il y ait une décision à son sujet qui la définit et lui donne un timing de travail. A la fin de son travail, un rapport sera produit et transmis à qui de droit.
Ce problème concerne le ministère du Commerce, mais le marché est sous la tutelle de la mairie et d’autres ministères. Donc je voudrais que tout le monde soit associé : ministères, mairie, protection civile, forces de l’ordre. Cela, pour que le travail de la commission soit le plus exhaustif possible.
Au niveau des commerçants, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider. Nous avions offert 10 millions de francs CFA. Mais nous allons voir comment faire plus, quitte à ce que les membres du Bureau contribuent individuellement ; nous nous investirons au auprès des banques pour obtenir des facilités ; nous sensibiliserons les gros-commerçants qui donnent les marchandises aux détaillants. Nous allons gérer tous ces aspects.

Djéri COULIBALY, président du Marché rose:
Je salue le ministre. Quand l’incendie s’est produit, vous avez été la première personne à qui nous avons pensé ; vous étiez en voyage.
Les gens ont des attentes. Nous avions entrepris certains travaux pour la délocalisation du marché. Un site a été identifié. Notre attente est que le BCTR qui est là nous dise que dès lundi tout le monde se retrouve là-bas, derrière la SOTELMA. Nous ne voulons plus d’ici vraiment. Nous savons ce que ça coûte d’y rester. Mais on ne peut pas rester les bras croisés, il faut rechercher le pain quotidien. C’est pour cela que les gens sont obligés de rester.
Ensuite, comme le ministre l’a fait, nous lançons un appel au calme. Ce qui est arrivé est le fait de Dieu ; acceptons cela dans la foi.
Mais nous disons aux autorités : toute chose qui commence, si on n’en sort pas on y restera. C’est-à-dire que nos travaux sont lents. Il faut faire à temps ce qu’il y a lieu de faire. Cela apportera le soulagement. Nous sommes confrontés à plusieurs problèmes, mais la priorité est la construction du marché.
Par rapport à la commission, nous en avions parlé. C’est nous qui avons appelé SACKO pour lui signifier que nous sommes en présence d’un problème des commerçants. Nous avons dit qu’il y a l’ancienne commission, les autres structures peuvent s’y ajouter. C’est préférable à installer une nouvelle commission. Dans le travail qui sera fait, personne ne cherche son profit personnel, il s’agit d’aider. Si vous voulez nous aider, allons dans cette voie. C’est la volonté de la majorité.
Harber MAIGA, président de la Coordination des associations et groupements des détaillants : je salue le ministre qui a appelé depuis l’Argentine. Ce sont vos collaborateurs qui ont fait les premières procédures : aller voir le procureur, engager un huissier. Le président est là, il a dit que dès votre retour, votre priorité sera de venir voir ce qui s’est passé. C’est ce qui s’est passé.
Comme le président l’a dit, tous les sinistrés, tous les sympathisants sont conviés à la CCIM lundi à midi. De là, nous travaillerons en fonction des orientations que le président donnera.
Au Mali, il y a la solidarité, la compassion, mais ce qu’il y a lieu de faire en ce moment, c’est de trouver des places pour les gens. Il faut aussi qu’il y ait un tuteur au marché. Une chose, deux propriétaires, c’est difficile. Cela revient à dire que le marché relève de l’Administration, de la fiscalité. Mais ceux qui sont au marché, sont les plus nombreux, relèvent du ministère du Commerce. Nous vous demandons de soumettre ce problème-là où cela se doit, pour que nous ayons un tuteur unique. Quand il y a un propriétaire connu, il y a moins de problèmes, mais quand plusieurs personnes revendiquent la même chose ça pose des problèmes

Par Bertin DAKOUO

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