Au Burkina Faso, des travailleurs du ministère des Infrastructures et des Transports exigent la démission de leur ministre. Ils l’accusent de n’avoir pas démenti les révélations du journal Le Reporter qui a publié des documents de la justice américaine le condamnant à une peine de prison. Le ministre a animé une conférence de presse dimanche à Ouagadougou, en compagnie de plusieurs directeurs techniques de son département.
La conférence de presse aux allures de procès a duré deux heures. Et elle a commencé sur les chapeaux de roues. Première question d’un journaliste : « Pouvez-vous épeler votre nom Monsieur le ministre ? » Une partie du personnel de son ministère l’accuse de travailler sous deux identités différentes car son nom figurant sur sa lettre de mission est différent de celui sous lequel il exerçait dans son cabinet. Moumouni Dieguimdé s’exécute : « Moumouni Dieguimdé. D de Daniel, I de India, E comme Eco, G de Golf, U comme Uniforme, I de India, M de Maeck, D de Delta, E comme Eco »… Aussitôt, les journalistes attaquent par le sujet principal. « Est-il vrai que Monsieur Moumouni Dieguimdé a fait de la prison aux Etats-Unis ?» relance un autre journaliste.
Le ministre préfère parler d’arrestation plutôt que de condamnation : « Je n’ai pas fait de prison, j’ai été arrêté et c’est tout, et après relâché. Je n’ai pas de condamnation. Il n’y a rien dans mon casier judiciaire. Ce qui est sûr, c’est que j’ai été relâché. Ça a duré des semaines ». Il explique que c’est en voulant donner un coup de main à l’homme d’affaire malien, Babani Cissoko, pour l’achat d’un avion qu’il a été accusé de complot d’exportation d’avion militaire hors du territoire américain sans certificat d’exportation.
Brandissant un document, le journaliste qui a révélé cette affaire, rappelle au ministre qu’il a été condamné à quatre mois de prison. Et le ministre Moumouni Dieguimdé rétorque : « Si d’aventure j’étais condamné à quatre mois de prison, c’est un crime de quelle nature qui pourrait vraiment m’handicaper pour le reste de la ma vie ? A ne pas contribuer même pour mon pays ? Je pose la question parce que je veux savoir ce qui pourrait ne plus me permettre d’être important pour mon pays ? ».
Source: RFI