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Le ministre Abdoulaye Diop à JDM : «Le Président IBK est sur tous les fronts»

Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop, s’est confié à notre confrère du Journal du Mali. Dans cette longue interview, le chef de la diplomatie malienne évoque largement la situation du G5 Sahel sans oublier de louer le leadership du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta sur la scène internationale.  

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Dans les colonnes de l’hebdomadaire ‘’Journal du Mali’’, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale vante le bien-fondé de la mise en place du G5 Sahel. Abdoulaye Diop a fait un large éventail des actions de plaidoyer et de lobbying que les ministres des affaires étrangères des pays du G5 Sahel viennent d’effectuer au siège des Nations Unies, au département d’Etat et au Centre d’études stratégiques internationales. « Les prochaines étapes seront d’aller vers de nouvelles résolutions, en menant un travail politique pour améliorer la réceptivité des membres du Conseil de Sécurité, mais également d’organiser la Conférence internationale sur la sécurité et le développement dans le Sahel, dont l’objectif principal est de mobiliser les ressources pour le G5 Sahel. Elle doit se tenir à Bruxelles le 14 décembre et, d’ici là, il y a beaucoup de travail à faire », confie-t-il à nos confrères du JDM.

Pas en train de mendier

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Il fonde beaucoup d’espoir sur cette conférence qui doit permettre de boucler le financement de la force conjointe évalué à 423 millions d’euros. Au-delà de la force conjointe, souligne le ministre Diop, il sera question de développement notamment d’éducation, d’emploi des jeunes, etc. « Nous n’estimons pas que cette enveloppe soit hors de portée et nous avons indiqué que nous n’étions pas en train de mendier, parce que nous engageons nos hommes, nous engageons nos moyens. Chacun des pays du G5 a décidé, sur ses maigres ressources qui auraient pu être investies dans l’éducation ou la santé, de mettre 10 millions d’euros dans la force. C’est en addition de ce que nous allons faire pour équiper nos différentes unités. Comparez avec ce qui se passe dans d’autres régions. Il y a des opérations dans d’autres parties du monde où une journée ou une semaine peut coûter autant que ce que nous demandons. Si nous ne réagissons pas maintenant pour contrer l’extension du terrorisme dans notre région, le prix à payer sera beaucoup plus élevé que ces 423 millions. Nos attentes, c’est que la communauté internationale convienne qu’elle a aussi la responsabilité, avec nous, de nous aider à sécuriser cette région voisine de l’Afrique du nord, qui est une région voisine de l’Europe ».

Sahel aussi important que les autres régions de la planète

Les quelques succès contre Daesh en Syrie, en Irak ou en Libye, explique-t-il, peuvent amener ces groupes à se déplacer ailleurs. « Et tous les renseignements nous montrent que ces groupes sont en train de quitter ces zones pour venir s’installer dans le Sahel. Cela veut dire que si la lutte contre le terrorisme n’est pas coordonnée et si la communauté internationale a une vision sélective des priorités et de l’importance stratégique des régions, nous allons au-devant de beaucoup de difficultés.

La région du Sahel est aussi importante que n’importe quelle autre région stratégique de cette planète », a fait savoir le patron de la diplomatie malienne. « En quittant Bruxelles, nous voulons un engagement conséquent de la communauté internationale derrière le Sahel et le G5 », espère-t-il. Selon Abdoulaye Diop, « les Etats-Unis ont fait comprendre qu’ils soutenaient pleinement le G5 Sahel ».

Le ministre Abdoulaye Diop est convaincu que « la situation dans notre région a un impact sur la paix et sécurité internationale et nous demandons que la communauté internationale assume sa part de responsabilités », souligne-t-il en faisant un lien direct entre la situation au nord du Mali et l’intervention étrangère en Libye « menée sans vision stratégique, sans plan et mal exécutée que l’après intervention ». Selon lui, le défi est planétaire. « Le terrorisme frappe partout : Mali, Californie, Londres, Paris, et nous, nous jouons notre partition. Le front du Sahel se bat pour le Sahel, mais aussi pour le monde entier. Ce sont ces messages que nous avons fait passer, en insistant sur la nécessité d’un mécanisme de soutien prévisible et durable pour cette force, qui viendra compléter les efforts en cours au niveau de chaque Etat », insiste-t-il.

Le G5 Sahel n’a été établi contre qui que ce soit

De l’avis du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, « le G5 Sahel n’a été établi contre qui que ce soit, mais pour remplir des objectifs spécifiques ». Le ministre Abdoulaye Diop a confirmé le démarrage des opérations de la Force conjointe du G5 Sahel. « Il s’agit d’opérations conjointes. Nous avions indiqué qu’à partir d’octobre nous allons être présents sur le terrain. C’est un début, la force n’a pas atteint sa pleine capacité. Ici, il s’agit de faire preuve de la capacité initiale pour être en mesure de démarrer, même s’il y a encore des difficultés et de montrer notre bonne foi, notre engagement. Avec ou sans aide internationale, nous sommes obligés de lutter contre le terrorisme et nous le ferons avec les moyens du bord », affirme-t-il.

Pour lui, la force conjointe du G5 Sahel n’est pas orientée pour remplacer la Minusma et Barkhane. Le ministre Abdoulaye Diop balaie d’un revers de la main les rumeurs relatives aux hésitations de la Mauritanie en précisant qu’il n’y a pas de divergence de vue par rapport à l’importance de cette force. S’agissant du froid dans les relations diplomatiques entre le Tchad et les Etats Unis d’Amérique, il rappelle que la déclaration faite par le Président en exercice du G5 Sahel sur le sujet démontre son optimiste. « En tant que pays membre du G5 Sahel reconnaissant tous les sacrifices qui ont été consentis par le Tchad et son engagement dans la lutte contre le terrorisme, nous souhaitons que le dialogue qu’il est en train de mener avec les Etats-Unis puisse se poursuivre pour qu’il ait une réévaluation de la situation. Nous pensons que certains éléments d’appréciation ne sont pas à la disposition de la partie américaine. Nous restons confiants », rassure le ministre Diop.

La voix du Mali entendue sur la scène internationale

Le ministre des affaires étrangères et de la coopération a aussi répondu  à certaines questions relatives à la diplomatie malienne. Au cours de ses multiples voyages à l’extérieur, le ministre Diop véhicule le message selon lequel « le Mali n’est pas spectateur de son propre développement ou de sa propre sécurité. Il est vrai que notre pays a trébuché, que nous avons traversé des phases extrêmement difficiles. Aujourd’hui nous nous relevons d’un conflit, en essayant de retrouver l’entente entre les Maliens, de montrer que le Mali se relève en tant que pays uni. Cette unité, nous la chérissons. Nous avons agi avec le monde entier comme un peuple uni, mais un peuple divers », précise-t-il. A en croire le chef de la diplomatie malienne, les choses ont fondamentalement évolué sur la perception du Mali à l’étranger.  «Naturellement, si on compare 2012 à maintenant, les choses ont fondamentalement changé. Le Mali aujourd’hui est au cœur de tout ce qui se décide dans la sous-région et même au plan international. Le Président de la République est sur tous les fronts, il est sollicité partout. Notre pays fait entendre sa voix sur la scène internationale.

En tant que Malien, nous sommes fiers, sans égocentrisme. Nous pensons projeter une image de responsabilité, une meilleure image qu’il y a quelques années. Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de problèmes. Il y a des efforts à faire au plan interne pour mieux positionner le pays qui, en définitive, ne comptera que parce que nous avons quelque chose à apporter au monde », reconnait Abdoulaye Diop.

Interrogé sur la sortie de son département par rapport à la  situation en Catalogne, le ministre en charge des affaires étrangères affiche sans ambiguïté le soutien du Mali à l’Espagne. « C’est important. Ce qui se passe en Espagne, c’est une situation grave, c’est une situation qui est très importante pour le Mali au plan des principes. Il y a quelque temps, l’Espagne était au Conseil de Sécurité des Nations Unies parmi les pays qui ont le plus affiché leur soutien à l’unité du Mali. Lorsque ce pays traverse des moments difficiles, le Mali doit sans calcul être à ses côtés, d’autant que son attachement à l’unité est un principe sacrosaint. Nous nous identifions à l’Espagne et à son combat pour l’unité. C’est pourquoi, sans équivoque, le Mali a affiché son attachement au respect de l’unité et de l’intégrité territoriale », lance-t-il.

Un message clair et net dont le Mali a besoin de la part de ses amis sur la scène internationale.

Chiaka Doumbia

Le Challenger

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