«Se marier avec une personne, c’est épouser sa famille, ses parents et amis», dit-on. Alors, pour le journaliste Mamadou Nimaga, «savoir entretenir de bonnes relations avec chacune de ces personnes est le socle d’un mariage réussi» !
Aujourd’hui, les mariages sont très fragiles. Et cela parce que non seulement les jeunes pensent qu’il suffit de «s’aimer» pour fonder un foyer heureux, mais que de nombreuses jeunes épouses ne font aucun effort pour éviter des relations conflictuelles avec leurs belle-familles. Elles se comportent dans leurs foyers comme si elles étaient venues uniquement pour leurs maris. La seule personne importante à leurs yeux et devant recevoir tous les soins, est leur époux. Elles n’ont généralement de considération que pour ce dernier. C’est ainsi que, très souvent, naissent des conflits entre elles et leurs belle-mères.
Pour certaines belles-mères, leurs brus veulent leur «ravir» l’amour de leurs fils. Même si certaines exagèrent également en traitant ces dernières comme des coépouses. Et les conséquences directes ou collatérales de l’échec de ces unions peuvent être graves voire dramatiques si l’on sait que, dans notre société, le mariage ne lie pas que deux personnes, mais deux familles voire deux clans ou deux communautés.
Pour une mère, son fils restera toujours son enfant quel que soit son statut et son âge. Elle réagit en dictatrice ou comme un chef de famille qui veut tout contrôler et repartir les rôles, chacun devant se contenter de la parcelle d’affection qui lui est répartie. Dès fois, la mère jalouse sa belle-fille.
«Elle ne peut pas accepter que mon époux m’accorde les privilèges dont elle n’a pas bénéficié dans son mariage. Même pour me faire des cadeaux, mon bébé doit se cacher parce que si sa maman l’apprend, elle va le gronder ou ne lui adressera pas la parole pendant des journées. Ce qu’aucun enfant béni ne peut accepter ou supporter», témoigne Fifi, une jeune épouse qui raconte avoir toutes les peines du monde à sauver son foyer à cause de la jalousie de sa belle-mère.
Cela crée une situation conflictuelle au quotidien en mettant l’homme, l’époux pour l’une et le fils pour l’autre, entre le marteau et l’enclume. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup de jeunes couples préfèrent fuir la grande famille pour s’installer à part en espérant ainsi échapper en partie au diktat de mère de l’époux.
Pour la belle-mère, c’est elle qui a autorité sur son enfant et sur tout ce qu’il possède. Elle exigera respect et considération de sa belle-fille. Ayant été belle-fille avant, elle demandera qu’on lui rende la monnaie de sa pièce. C’est à la plus jeune de se plier à cette contrainte dans la limite de l’acceptable. Et cela pourrait beaucoup faciliter la vie à son époux.
Sans compter que le mariage exiger de surmonter des épreuves. Elles doivent surtout comprendre que, un jour, elles seront des belle-mères à leur tour et que leurs filles vont se marier ailleurs. Et ce jour, elles voudraient sans doute être le centre d’intérêt de la famille.
A noter qu’au Mali, selon des statistiques annuelles, environ 140 000 cas de divorce ont été enregistrés en 2018 avec environ 75 % des procédures de divorce engagées à la demande des femmes, dont à peu près 30 % dans la ville de Bamako qui enregistre le plus grand nombre de divorce du pays !
Oumou Traoré
Stagiaire