Le maréchal Khalifa Haftar a lancé le 25 octobre une nouvelle opération dans le sud du pays nommée « bassin de Mourzouk ». Selon le porte-parole de l’armée nationale libyenne dirigé par l’homme fort de l’Est libyen, elle vise à limiter la puissance des groupes armés étrangers, notamment des bandes armées tchadiennes et soudanaises.
Le porte-parole de l’armée nationale libyenne (ANL) cite dans son discours hebdomadaire une longue série d’exactions commises par les groupes armés étrangers contre les civils dans le Sud libyen, avant d’annoncer une nouvelle opération baptisée « bassin de Mourzouk », du nom d’une oasis près de Sebha. Selon lui, ces groupes se livrent à une activité criminelle qui va de la contrebande à l’enlèvement des Libyens et leur échange contre rançons.
Le Sud libyen est un vaste territoire désertique avec des frontières ouvertes sur cinq pays, propices aux trafics. Depuis 2011, c’est une zone instable dans laquelle les trafiquants et groupes armés provenant des pays voisins côtoient les migrants et les jihadistes.
Malgré les déclarations des deux pouvoirs de l’Est et de l’Ouest libyen, rien n’a été fait pour y installer efficacement la sécurité. Khalifa Haftar a mené quelques raids aériens contre des positions de la rébellion tchadienne soupçonnée de soutenir des extrémistes. Mais sa présence sur le terrain est restée timide.
Le 16 octobre, Khalifa Haftar s’est rendu discrètement à Ndjamena pour la deuxième fois en deux mois. Rien n’a filtré sur sa visite, mais des sources libyennes croient savoir qu’une « coordination sécuritaire » existe entre les deux parties. La rébellion tchadienne fait de la Libye sa base arrière. C’est à partir de là qu’elle a mené plusieurs attaques contre l’armée tchadienne au nord du pays.
Khalifa Haftar a récemment unifié les différentes forces existantes au Sud. Ce sont elles qui doivent mener cette nouvelle opération.
RFI