Dans notre livraison N° 3372 du vendredi 1er novembre 2013, nous annoncions que le Général Amadou Haya Sanogo n’a pas obtempéré à trois convocations du juge en charge des dossiers relatifs à l’affrontement meurtrier entre bérets rouges et bérets verts du 30 avril au 1er mai 2012 et à la mutinerie du 30 septembre 2013, tous les deux ayant occasionné plusieurs morts et disparitions de soldats maliens. Ce qui lui a valu le mandat d’amener lancé contre lui le jeudi 31 octobre par Yaya Karembé. Nous annoncions également, dans la même édition, citant une source proche du Général, que ce dernier allait se présenter de lui-même devant le juge, hier mercredi 6 novembre, avec toutefois l’intention ferme de le récuser pour motif de » partialité « , eu égard au fait que le juge en question serait un beau-père du capitaine Amadou Konaré, qui se trouve être l’un des principaux adversaires du Général Sanogo dans le dossier de la mutinerie du 30 septembre.
Cette dernière information a fait affluer hier après-midi beaucoup de nos confrères vers le tribunal de la commune III où siège le juge Yaya Karembé et le pool économique à l’ACI 2000 où il possède un bureau.
Les journalistes en ont eu, hélas, pour leurs frais. L’attente, de plusieurs heures pour certains d’entre eux, dans l’espoir de voir le Général Amadou Haya Sanogo arriver à bord de son V8 et entrer dans le bureau du juge aura été vaine. Le Général était invisible tout comme, curieusement, le juge lui-même.
En effet, de sources concordantes, le juge Yaya Karembé a quitté son lieu de travail vers 12h30 pour la pause déjeuner et n’y est plus réapparu. Autant dire que les deux personnages ont fait un pied de nez aux journalistes qui croyaient faire de cette affaire leur chou gras de la journée.
Selon nos investigations, l’explication de cette double absence du Général Sanogo et du juge d’instruction tiendrait au fait que le sommet de la hiérarchie militaire de l’armée, qui examine les deux dossiers, n’a pas fini de recueillir les dépositions de l’ex-chef de la junte putschiste du 22 mars 2012. Ce n’est qu’à la fin des auditions en cours, nous dit-on, que le ministre de la Défense pourra mettre le Général à la disposition du juge, si celles-ci révèlent sa forte implication dans les faits qui lui sont reprochés.
Source: L’Indépendant