Au Mali, la visite du ministre français des affaires étrangères, M. Le Drian, a fait couler beaucoup d’encre, notamment sur le sujet de la négociation avec les terroristes.
Le responsable politique s’est dit opposé à toute perspective de dialogue avec des islamistes rebelles, soit avec des groupes armés qui n’auraient pas signé les accords de 2015 et on pourrait se demander de quel droit, le Mali étant parfaitement souverain. Il est vrai que notre pays est fatigué par des années de guerre. Nous sommes tous meurtris par ce conflit qui touche chacun de nous et dont nous ne voyons pas l’issue. Pour autant, doit-on renoncer à tous les efforts entrepris jusqu’ici ? Pense-t-on honorer ainsi la mort de nos soldats ?
Il semblerait que notre gouvernement soit prêt à pactiser avec nos bourreaux… Mais pouvons-nous nous y résoudre, accepter leurs conditions et continuer à vivre sous leur joug ? Nous leur avons déjà concédé la libération de 200 des leurs, jusqu’où devrons-nous céder pour gagner la paix ? Comment accepter que ce soit Iyad Ag Ghali, cet ennemi du Mali, qui nous dicte nos lois ? Aujourd’hui avec le JNIM, demain avec l’EIGS… jusqu’à ce qu’un nouveau groupe terroriste émerge et nous impose je ne sais quelle nouvelle servitude ?
Aux côtés de nos FAMa, la France continue de se battre, comme en témoigne l’opération du 30 octobre dernier, qui nous aura libérés d’une cinquantaine de djihadistes. Dernièrement, la condamnation à la peine de mort de Fawaz Ould Ahmad et de Sadou Chaka, auteurs des attentats contre le Radisson Blu et la Terrasse en 2015 et qui n’ont exprimé aucun regret, est bien la preuve que la justice finit par avoir raison du Mal.
On peut accuser la France d’ingérence, d’impérialisme et de tous les maux, mais au-delà de la critique, la responsabilité de nos autorités est de relever le défi d’un Mali fort, qui ne s’avoue pas vaincu et surtout, qui ne fléchit pas face à ces terroristes qui veulent le faire plier. Le Mali n’est l’esclave de personne !
Ibrahim Keïta
Source: Malijet