En effet, la révolution, autrement dit l’insurrection civile qui a été à la base de la chute du régime IBK a fini par bouffer ses propres enfants.
Au terme de 4 ans de Transition, le M5 semble mangé par sa révolution et le mouvement au regard des réalités du terrain a tiré balles à terre. Ironie du sort. Quelle aventure désastreuse. Le schéma que dresse le tableau de ses dirigeants est regrettable et humiliant. De l’Imam Mahmoud Dicko, l’autorité morale du Mouvement, actuellement en exil forcé, à Mohamed Ali Bathily, en prison, en passant par Me
Mountaga Tall, en errance et mis à la touche, jusqu’à l’actuel Premier ministre et de surcroit Président du Comité stratégique du M5 RFP, non seulement en mauvaise posture, mais aussi humilié par une frange militaire de la transition. Cela n’est un secret de polichinelle. Ce paragraphe du discours dit de Clarification du Dr Choguel Kokala Maiga prononcé le samedi 16 novembre dernier au Cicb en dit long : « Cependant, malgré tous ces acquis de la Transition rectifiée, et je dois vous dire sincèrement et publiquement, ce que j’ai souvent souligné à l’intention des éminents membres du Comité Stratégique du M5-RFP. La durée de la Transition a été ainsi librement fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022 à la suite d’un décret signé par le Président de la Transition et le Premier ministre : Décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022. Donc la Transition est sensée prendre le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement. La suite est connue de tous. Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question, le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Le Gouvernement n’a aucune information sur le programme ni le plan d’actions de l’AIGE (Autorité Indépendante de Gestion des Elections) ; or la création et la mise en place de cet organe fait partie des exigences majeures du peuple malien pour la réalisation du Mali nouveau, le Mali Kura. La mise en place de cet organe a contourné toutes les procédures normatives dans le fonctionnement d’une équipe dirigeante (…) Aujourd’hui, il est temps que le peuple malien sache à quoi s’en tenir. Tout se passe dans l’opacité totale, à l’insu du Premier ministre, j’ai le courage et l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître tout en le déplorant vivement (…) Le 24 mai 2021, un Pacte d’honneur a été scellé entre l’ex-CNSP et le Comité Stratégique du M5-RFP pour rectifier la trajectoire de la Transition. Celle-ci n’a cessé de donner satisfaction tant que les clauses du Pacte ont été respectées. Subitement, et ce, depuis bien avant la campagne référendaire de juin 2023, plusieurs tentatives, plus ou moins réussies, de remises en cause des clauses dudit Pacte d’honneur, se sont manifestées au grand jour, sans aucun scrupule. A ce propos, nous devons toujours garder en mémoire la tragédie de janvier 2012, à Aguelhok. Les membres du Comité Stratégique du M5-RFP ont, dans leur grande majorité, respecté mes recommandations. C’est le lieu de les en remercier. D’autres, je le déplore vivement, sont tombés dans leur piège de l’impatience ; ils ont créé différentes dissidences dont certaines ont été suscitées alors qu’un dialogue constructif nous aurait évité pareille situation. Dommage ! ».
Au demeurant, Assimi Goïta apparait comme le messie, le dernier que Dieu a mis sur le chemin de la reconstruction du Mali. Si jamais par trahison et par jalousie à dessein politique, les forces vives refusent de l’aider à relever le pays et le mettre sur la dynamique d’une nation debout, nous demeurons à jamais des esclaves soumis au diktat des puissances régionales et impériales. C’est pourquoi Le M5-RFP tendance Choguel et les M5-RFP tendance imam Diarra et Modibo Sidibé, les militaires qui ont la lourde responsabilité d’assumer aujourd’hui le destin du pays et toutes les autres forces vives de la nation, doivent tous comprendre que le temps n’est pas propice ni à la division ni aux querelles partisans et politiques. Seul le Mali d’abord doit compter. Sachons raison garder.
Jean Goïta
Source : La lettre du Peuple