Là, ils ont le seul respirateur du pays ouest-africain.
Bien qu’aucun cas n’ait encore été déclaré dans ce pays ravagé par la guerre, les autorités sanitaires se préparent à une attaque de patients avec peu de ressources pour les accueillir.
Au total, une vingtaine de lits isolés sont disponibles au Mali, hors de portée de régions entières en raison des violences djihadistes et des conflits intercommunautaires.
“Nous nous préparons au pire”, a concédé jeudi le Premier ministre Boubou Cissé. “Les moyens dont nous disposons ne nous permettent pas d’être derrière chaque Malien.”
L’Organisation mondiale de la santé a appelé le continent africain à “se réveiller”, après l’annonce du mercredi de la première mort en Afrique subsaharienne de la pandémie au Burkina Faso, frontière avec le Mali.
Des millions de personnes pourraient mourir du nouveau coronavirus, en particulier dans les pays pauvres, s’il est autorisé à se propager sans contrôle, a averti jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant à une réponse mondiale coordonnée.
“La solidarité mondiale n’est pas seulement un impératif moral, elle est dans l’intérêt de tous”, a-t-il déclaré.
À Bamako, le Dr Ilo Bella Diall a déclaré qu’il avait fait ce qu’il pouvait pour se préparer dès que l’épidémie a commencé à se propager à l’extérieur de la Chine. Le directeur de l’hôpital universitaire Point G a fait convertir des bâtiments hospitaliers inutilisés pour isoler les patients atteints de COVID-19.
“Nous nous préparons à tous les scénarios possibles”, a-t-il déclaré.
Mais selon le ministère de la Santé, le Mali ne dispose que de 600 litres de gel hydro-alcoolique malgré un besoin de 500 000 litres, et de 59 thermomètres infrarouges médicaux, bien en deçà des 20 000 nécessaires. Le pays ne possède que 2 000 kits de test et aucune caméra thermique appropriée pour détecter les fièvres.
– Guerre sur deux fronts –
Ce vaste pays du Sahel est déjà aux prises avec une guerre depuis huit ans: d’abord contre les mouvements d’indépendance en 2012, puis contre une insurrection jihadiste qui s’est propagée du nord du Mali à son centre, ainsi qu’au Niger et au Burkina Faso au sud frontière.