Le Maire de la commune Rurale de Baguineda Salia Diarra a été entendu depuis plusieurs mois par les enquêteurs du pôle économique et financier avant d’être écroué ce matin à Maison Centrale d’arrêt de Bamako. Les faits sont qualifiés par le procureur comme atteinte aux biens publics par faux et usage de faux. La somme incriminée s’élèverait à 197 millions de manque à gagner. Son 3ème adjoint et membre de l’équipe communale sortante Mamadou Samaké est aussi inculpé pour complicité.
Le Préfet adjoint de Kati M. Arouna Diarra a aussi été placé sous mandat de dépôts ainsi que les 2 régisseurs de la Mairie de Baguineda.
Que reproche t-on réellement au Maire et à ses coaccusés ? C’est quoi cette affaire ?
Le Maire après son élection a trouvé une situation chaotique de litiges fonciers laissée par Toumany l’ancien maire, actuellement député à l’assemblée nationale. Des parcelles à 4 prétendants et des attributions de la mairie redonnées par l’état aux députés par titre et à l’ACI car ses occupants n’avaient que des simples lettres précaires d’attribution de l’ex maire. Le conseil communal, en session extraordinaire à donc décidé de rétablir les victimes dans leurs droits en les récompensant par des parcelles gratuitement.
La résolution du conseil fut soumise au Préfet du cercle de Kati qui a pris une décision pour autoriser les exonérations de paiement de redevances de 80.000 francs C.F.A sur les permis d’occuper des victimes. Le préfet adjoint est le demandeur par hiérarchie et il est le responsable de l’exécution de la décision.
Le vérificateur Général commandité par les opposants politiques du maire, après son passage à estimé que les exonérations accordées à ces victimes sur les permis d’occuper étaient illégales et sont des préjudices pour le trésor public et un manque à gagner. Son rapport est transmis au pôle économique qui depuis des mois avait entendu le maire sur le dossier avant de lui rassurer qu’il n’ya pas eu de détournement mais à la grande surprise du Maire, depuis que la question de la lutte contre la corruption a commencé, il a reçu une convocation du pôle économique et il vient d’être placé.
Les presques 200 millions reprochés aux maires cumulent des milliers de permis d’occuper remis aux victimes sans aucun payement conformément à la décision d’exonération du préfet et la résolution du conseil communal.
A suivre !
Seydou Oumar Traoré, Journaliste radio Djèkafo