Après plusieurs mois de lutte contre la gestion calamiteuse de l’ancien Régime, combat soldé par le départ définitif du Président IBK avec tout son clan familial et d’opportunistes, le Mouvement du 5 juin du Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-rfp) commence à tirer les leçons pour mieux projeter l’avenir. Du 18 août à nos jours, beaucoup d’eaux semblent avoir coulé sous le pont. C’est dans cet esprit que les Responsables des principales entités faîtières du M5-rfp ont tenu leur première, le 24 octobre dernier, leur première Assemblée générale depuis la chute d’IBK. Une AG à l’issue de laquelle l’aile politique de ce mouvement a réitéré sa détermination à faire barrage à tout système axé sur que « le Régime de IBK sans IBK ».
Pour la préservation des acquis démocratiques obtenus à l’issue d’une haute lutte ponctuée d’une série de manifestations déroulées notamment les 5 et 19 juin puis le 10 juillet 2020 à Bamako et à l’intérieur du pays, les leaders des mouvements politiques et associatifs, pilotant le comité stratégique du M5-rfp étaient en Assemblée Générale, le samedi 24 octobre dernier, à Bamako. Premier du genre depuis la chute du Régime d’IBK, ce rassemblement politique du M5-rfp a pour but initial de tirer les leçons du passé et faire des projections. Il s’agissait d’œuvrer à la sauvegarde des acquis au plan sociopolitique et faire barrage aux nostalgiques du système IBK. « Militantes et militants du M5-RFP ou plus exactement militantes et militants d’un Mali debout, d’un Mali digne pour l’édification duquel notre mouvement a tout donné, jusqu’au sang de patriotes lâchement assassinés à Sikasso, Kayes et ici à Bamako.
Nous avons fait le serment que justice leur sera rendue. Nous honorerons notre serment envers eux. Et envers toutes les victimes militaires et civiles des crises que nous vivons. Pour notre honneur. Pour l’honneur du Mali », a déclaré le Président du Comité stratégique du M5-rfp, Choguel Kokalla Maïga.
Ainsi, le Comité stratégique du M5-rfp a précisé que cette Assemblée générale était la toute première, depuis la démission de l’ancien Président de la République, regroupant les Responsables de leurs principales entités faîtières : « Le Comité stratégique, comme à chaque moment important de la vie de notre mouvement, souhaite vous rendre compte et surtout vous écouter. Nous devons tout d’abord vous dire toute notre fierté et vous transmettre les milliers de message de remerciement et de félicitations, pour ce que vous avez entrepris et réussi sous le regard admiratif de l’Afrique et au-delà du monde entier. Peu de gens croyaient que les mains nues, dans le respect de la loi que vous auriez obtenu le départ de l’ancien président. Voilà qu’IBK est parti… ».
Après la démission de l’ancien Président, poursuit Choguel K. Maïga, «nous avons pensé et d’ailleurs nous continuons à penser que la condition sine qua non de la réussite de la Transition était une saine et loyale collaboration entre les deux acteurs du changement, entre les deux légitimités incarnées par le M5-rfp et le CNSP ». Et d’ajouter : « Nous n’avons été dupes de rien et rien ne nous a surpris. En effet : en quoi peuvent surprendre des gens qui ne prononcent le mot M5-RFP que lorsqu’ils sont contraints et forcés ? En quoi peuvent surprendre des gens qui, dès le lendemain du 18 août ont renoué avec les pratiques que nous combattions la veille seulement ? En quoi peuvent surprendre des gens qui ont très vite fait la preuve que le Mali n’était pas leur souci et qu’ils sont plutôt en quête de privilèges », s’interroge-t-il, avant d’ajouter que mais qu’il leur fallait laisser les Maliens, voir, entendre, constater et comprendre par eux-mêmes ce qui se tramait contre eux.
Constat du M5-RFP ?
Dans le seul but de marginaliser le M5-rfp et d’accaparer tout le pouvoir pour ne pas avoir en face une véritable légitimité qui ne serait ni otage ni impuissant, tous les engagements pris, même sous serment d’officier, ont été violés ; les conclusions des concertations sur la Transition ont été falsifiées ; le Président et le Premier Ministre de la Transition ont été choisis par malice et fraude ; les textes régissant la Transition n’ont respecté aucune règle du jeu.
Ce qui ne pouvait manquer d’arriver arriva et se constatera tous les jours un peu plus : en quelques semaines, l’espoir s’est transformé en défiance, la confiance en déception et la Transition s’achemine vers une inéluctable impasse. « Mais, là est notre LIGNE ROUGE.
Nous ne laisserons personne empêcher l’émergence d’un Mali nouveau. Nous n’accepterons pas la restauration en cours. Nous dénoncerons et combattrons les complots de plus en plus manifestes contre notre peuple. En un mot nous ne laisserons personne perpétuer le régime de IBK sans IBK », tance M. Maïga.
Pour le mouvement du 5 juin, comme hier, nous sommes déterminés à obtenir le changement pour la Refondation du Mali. Et comme hier nous y arriverons en imposant une Transition de rupture. « Oui, dans les organes et institutions ou en dehors nous imposerons une Transition de rupture avec l’ordre ancien est ses pratiques assassines contre notre Peuple.
Nous poserons les bases solides d’une refondation du Mali basée sur des objectifs clairs dont : Ancrage durable du Mali dans la paix, la sécurité, l’unité nationale, le recouvrement de l’intégrité du territoire national et de la souveraineté du Mali ; gouvernance vertueuse : fondée sur une lutte implacable contre la corruption, le traitement diligent des rapports de vérification (ceux disponibles et ceux élaborés pendant la transition) ; l’audit des finances publiques (dont celui de la dette) ,des institutions de la république , des ministères et grandes structures publiques et de l’aliénation du patrimoine de l’Etat ; consolidation de notre système démocratique : réformes politiques et institutionnelles ; organisations d’élections crédibles ; consolidation de l’Etat de droit : procès crime de sang ; reforme et renforcement des capacités de la justice ; accès à et bonne distribution de la justice ; amélioration des conditions de vie des populations par, entre autres mesures, le retour de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, la relance de l’économie et le soutien aux secteurs sinistrés par le Covid-19 », indique-t-il. Et d’ajouter que dans cette optique nous pèserons de toutes nos forces sur le processus de gouvernance par des actions ciblées : Soutien aux mesures des autorités de transition favorables à la refondation du Mali ; contestation vigoureuse des mesures de maintien ou de renforcement des mauvaises pratiques de gouvernance non favorables à la refondation ; exercice de pressions pour la prise de mesures porteuses de refondation.
Sans équivoque !
Pour le M5-rfp, l’idéal aurait été que les acteurs du changement, dans le cadre des organes de la Transition, mettent en œuvre le changement : « Oui, nous avons voulu être les principaux responsables de la transition pour imprimer notre vision à la marche des affaires. Sans complexe et en toute légitimité. Dans cette optique et toujours en toute légitimité le M5-RFP réclame, comme un dû, la présidence et le quart des membres du Conseil national de Transition pour encore une fois se donner les moyens politiques et institutionnels du changement et de la refondation.
En toute hypothèse, militantes et militants du M5-rfp, le Comité stratégique, au nom de l’ensemble des composantes du Mouvement, invite les Maliennes et Maliens à rester mobilisés et déterminés pour une rupture véritable avec l’ancien système qui perdure et pour un changement réel par la Refondation du Mali », conclura le Président du Comité stratégique du M5-rfp.
Mohamed Sylla
Source: L’Aube- Mali