Ainsi, à la faveur d’un grand meeting organisé, vendredi 19 juin dernier, au monument de l’Indépendance, deuxième du genre en espace de deux semaines, le peuple du Mali, dans sa grande majorité, a tenu à manifester sa colère et son désarroi face à la gestion chaotique et calamiteuse des affaires du pays. Ils étaient encore une fois des milliers à répondre à l’appel du Rassemblement des forces patriotiques, regroupant le Front pour la sauvegarde de la démocratie(FSD), le mouvement Espoir Mali Koura (EMK) et la Coordination des mouvements et des associations de soutien à l’iman Mahmoud Dicko (CMAS), tous regroupés sous le nom Mouvement du 5juin (M5-RFP). Une seule exigence était exprimée, la démission du président IBK. «Nous voulons sauver notre pays, IBK n’en peut plus, il doit démissionner», s’exclamaient ainsi les manifestants visiblement sur révoltés contre leur président.
Ce ras-le-bol généralisé était exprimé sur les pancartes. Entre autres on pouvait lire: “La commune V réclame sa victoire. On ne ment pas à son peuple, on lui doit vérité et transparence. Trop, c’est trop“; ”An torola, (c’est- à-dire on en marre), agir pour changer”
“Sikasso exige le prix du coton à 275f comme au Burkina Faso” !
” Non aux députés imposés et nommés !”
” Non à la partition programmée du Mali!”
“Non à une assemblée nationale dirigée par un député repêché et nommé !’’,
“Non à la ruine de l’agriculture !”
“M5-RFP Canada exige la libération de Soumaila Cisse!”
“IBK i bora anw djigi koro, Alla kama taa!(c’est- à- dire IBK, tu nous as déçu à cause Dieu démissionne)”
Cette démonstration de force fait savoir clairement que les mesures annoncées au lendemain de la manifestation du 5 juin pour décrisper la situation à savoir l’annonce de la fin de la crise scolaire, la décision de création d’un gouvernement d’union nationale, la tenue d’une conférence sociale ente autres n’ont pas servi à grande chose. «Nous resterons mobilisés à partir d’aujourd’hui et cela tous les jours jusqu’à ce que nous obtenons la démission du président IBK et ce mot d’ordre sera désormais respecté dans toutes les capitales régionales et tous les cercles du pays», ont ils laissé entendre.
Tout porte à croire que leur tâche ne sera pas facile car apparemment le président Ibrahim Boubacar Keïta reste inflexible à cette demande de son peuple. Et n’attend pas bouger d’un pas jusqu’à la fin de son mandat prévue pour 2023. C’est pourquoi la délégation chargée par les manifestants pour aller lui remettre la lettre d’appel à sa démission a été sommée de rebrourser chemin par les forces de l’ordre. Les manifestants se sont promis de se retrouver encore une seconde fois autour d’un nouveau mot d’ordre.
À noter que contrairement à ceux qui professaient l’apocalypse, le meeting s’est déroulé sans aucun incident.
Daouda DOUMBIA