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Le M5-RFP à l’article de la mort

Le M5-RFP a-t-il son avenir politique derrière lui ? Beaucoup de gens le pensent et le disent qui tirent argument de ce que la démission du président IBK, qui constituait le cri de ralliement de ce mouvement très hétéroclite (il revendiquait quelque 300 partis et regroupements de partis, associations, organisations de la société civile à son apogée) ayant été acquise, il n’a plus sa raison d’être.

Les faits leur ont donné raison.

L’imam Mahmoud Dicko, qui en fut la tête de proue et  » l’autorité morale  » (ce dernier vocable ayant été inventé pour rassurer la communauté internationale) considérant que l’objectif pour lequel il s’est aventuré dans l’arène politique a été atteint, s’est retiré dans sa mosquée. Par la suite il tentera une réapparition sur la scène politique, cette fois-ci pour son compte personnel.

Les mises en place des organes exécutifs (président et gouvernement) puis du Conseil National de la Transition (CNT) montreront au grand jour que le M5-RFP est loin d’être un bloc monolithique et que, bien au contraire, il est traversé , par des intérêts divergents. Plusieurs de ses ténors font acte de candidature pour le poste de premier ministre qui reviendra à l’expatrié Moctar Ouane. Certains réussiront à se faire nommer ministres. D’autres à siéger au sein du CNT. Lorsque Me Mountaga Tall, l’une de ses têtes d’affiche déclare, lors d’un échange avec la presse, qu’il  ne présentera pas un candidat unique à la future présidentielle, il devient clair que la coalition peut se livrer à des gesticulations quelque temps encore mais que  son pronostic vital est engagé.

Sa mort clinique est constatée à la faveur des concertations avec les partis et regroupements politiques, ouvertes mardi par le premier ministre, pour former un gouvernement de large ouverture sur directive du président Bah N’Daw, suivant en cela la forte recommandation de la CEDEAO relative à une conduite inclusive de la transition. Alors que le communiqué diffusé sur les réseaux sociaux par le comité stratégique du M5-RFP évoque « des garanties  » quant à l’acceptation et la mise en œuvre de ses « dix mesures de rectification de la transition » pour faire partie du gouvernement, l’URD de feu Soumaïla Cissé, troisième force sous la dernière législature et  formation politique la plus importante du mouvement contestataire fait savoir, par sa voix la plus autorisée, celle de Pr.Salikou Sanogo, « sa disponibilité totale  » à y participer. La seule réserve, si c’en est une, étant que l’équipe à mettre en place « soit efficace, capable d’exécuter avec honneur et dignité les missions assignées à la transition dans le délai imparti « .

Un impératif dont a pleinement conscience Moctar Ouane.

Après la fausse retraite spirituelle de l’imam Mahmoud Dicko suivie du départ cahoteux de son gendre et porte-parole Issa Kaou N’Djim avec une partie de la CMAS, après la désertion de plusieurs de ses composantes qui furent en première ligne pour délivrer le Mali de l’emprise d’IBK et de son clan, la démarcation de l’URD prend l’allure d’un coup de grâce pour le M5-RFP. Si Choguel Maïga et le noyau dur qu’il anime n’ont pas le bon réflexe de se ressaisir pour sauver les meubles, le gouvernement Moctar II se fera sans eux. Et, à la différence du premier, il ne souffrira pas de déficit de légitimité puisque des regroupements représentatifs comme l’ADP-Maliba de Aliou Boubacar Diallo ( 3ème à la présidentielle de 2018) l’EPM (ex- majorité présidentielle) l’ARP de Tiéman Hubert Coulibaly, le RpDM de Dr Cheick -Modibo Diarra (4ème à  la même présidentielle ) pour ne citer que ceux-là, ont décidé d’y participer.

Saouti HAIDARA

Source: l’Indépendant

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