Le Fdr dénonce « la complaisance que manifeste le gouvernement à l’égard du capitaine Sanogo qui donne l’impression d’être intouchable ». Et met en garde “ceux qui, par leur inaction, cherchent à le soustraire à la justice ».
Le Général Amadou Haya Sanogo ne s’est toujours pas présenté devant le juge Yaya Karembé, bien que faisant l’objet d’un mandat d’amener. Le dernier rendez-vous qu’il avait avec le juge Yaya Karembé, en charge du dossier relatif aux disparitions forcées de commando-parachutstes et aux tortures infligées à d’autres militaires de ce corp d’élite suite aux évènements du 30 avril 2013, état fixé au mardi 19 novembre à 9 heures.
Toute la journée d’avant-hier mardi, le juge Yaya Karembé a attendu vainement que le Général Amadou Haya se présente devant lui. Nos confrères qui faisaient le guet, depuis la matinée, devant les locaux du tribunal de la Commune III, où l’audition devait avoir lieu, ont dû se retirer, après plusieurs heures d’attente, et de faire le constat une bonne fois pour toute du refus du général de se présenter devant le juge d’instruction.
C’est depuis la fin octobre que le Général Amadou Haya a été convoqué par le uge d’instruction Yaya Karembé.
Selon nos informations, l’entourage du Général Amadou Sanogo évoquerait “son statut d’ancien président de la République”, qui lui donnerait droit à des égards.
Cette situation qui pose un réel défi à la justice malienne suscite l’indignation des partis membres du Fdr, le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (Fdr), la coalition de partis qui s’étaient opposés au coup d’Etat de mars 2012 ayant reversé le président Amadou Toumani Touré.
Hier, à travers une déclaration parvenue à notre Rédaction, le Fdr s’est déclaré « profondément indigné » que l’ex-chef des putschistes du 22 mars 2012 ne réponde pas à une convocation de la justice. « Depuis plusieurs semaines, le capitaine Sanogo multiplie les manoeuvres dilatoires pour ne pas s’expliquer sur les graves crimes commis à Kati du temps où il y régnait en maître absolu », souligne le Fdr dans sa déclaration. « Un jour, il est malade, un autre jour, il est soit-disant un ancien chef d’État », ajoute le Fdr.
Le front anti-putsch se dit « choqué par la complaisance que manifeste le Gouvernement à l’égard du Capitaine Sanogo qui donne l’impression d’être intouchable ». « De quelles protections bénéficie le Capitaine Sanogo pour narguer et défier la justice du Mali? Pourquoi le gouvernement est-il impuissant à faire comparaître devant la justice un homme soupçonné d’avoir commis, ordonné ou couvert des graves violations des droits de l’Homme ? », s’interroge le Fdr.
La coalition estime que « ceux qui, par leur inaction, cherchent à le soustraire à la justice prennent une lourde responsabilité devant le peuple malien et devant l’opinion internationale ».
Demba KONTÉ