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Le général de division Sada Samaké : Un ministre de l’Intérieur et de la Sécurité défaillant

L’état actuel de la sécurité à Bamako et dans les grandes villes du pays cache mal une réalité bien triste : celle d’un ministre incapable d’élaborer un plan de sécurité et de faire régner l’ordre et la discipline dans les rangs des forces de sécurité. Les attaques à main armée à longueur de journée pour les motos « Jakarta » et les dissensions syndicales en sont des illustrations. L’action du général Sada Samaké à la tête du ministère de l’Intérieur et de la Sécuritédoit impérativement interpeller le président de la République et son Premier ministre.

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Bombardé ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, puis ministre l’Intérieur et de la Sécurité par le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, qui n’a jusque-là de mérite qu’à restaurer un système désavoué par le peuple malien, le général Sada Samaké fait voir son vrai visage.

A première vue, cet officier général de division béret vert inspire le respect. Son allure laisse plutôt apparaître la rigueur. Mais derrière les galons, le physique et le regard menaçant de l’homme, se cache un tigre de papier. Quand on est patron d’un département comme celui de l’Intérieur et de la Sécurité, on se doit d’être tranchant, là où le règne et la discipline sont indispensables pour donner le service de qualité au maximum de Maliens dans un minimum de temps.

C’est ce qui manque en ce moment au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.  Les attaques à main armée à longueur de journée pour les motos « Jakarta » en sont l’illustration la plus parfaite. Les habitants des quartiers de Missabougou, Sirakoro-Méguétana, Kalabancoro, Sébénikoro, Samé et Koulouba comptent leurs morts.

La capitale est devenue depuis quelques années une ville où la vie d’une personne ne représente plus rien. Des gens sont tués à longueur de journée pour des motos. Les voleurs ne demandent plus aux gens usagers de donner la moto, ils leur tirent à bout portant. Malgré de nombreuses pertes en vies humaines, aucune mesure n’est prise par le département.

Les affrontements entre la gendarmerie et les orpailleurs de Kobada dans le cercle Kangaba ont occasionné des morts d’hommes. Jusque-là l’opinion n’a pas été édifiée sur les faits. Et plus récemment des agents de forces de l’ordre ont commis des bavures lors des affrontements avec les vendeurs à la sauvette du Dabanani. Pourtant avec le système de réseau mise en place par les agents, les déguerpis partaient faire des échanges commerciaux, moyennant 1000 F CFA par personne.  Malgré les annonces, le ministre n’a mis en place aucune mesure.

Au Nord, les enlèvements et attaques des bases militaires sont fréquents. Pas un jour ne passe sans qu’un agent de la sécurité ne soit la cible des bandits armés. Aucun rapport d’étude n’a été publié pour faire l’état des lieux. Les communiqués du gouvernement se succèdent sans pourtant faire une étude prospective sur les vraies raisons.

 

Les dissensions syndicales, une triste réalité !

En avril 2013, les habitants des quartiers Badialan, Niomirambougou, Samé, Logement sociaux, Cité El Farako avaient attiré l’attention des autorités policières sur la situation du Groupement mobile de sécurité qui constitue aujourd’hui une véritable problématique bien réelle : celle du manque de respect de la hiérarchie dans ce corps depuis les événements de mars 2012.

Depuis ces événements, les syndicats continuent à se tirer dessus. Incapable de trouver une  solution aux dissensions syndicales, le ministre de la Sécurité ne peut que constater des dégâts. Aujourd’hui, notre police ressemble à un corps de non-droit au vu et au su des autorités, qui ont favorisé l’injustice, la corruption et le clientélisme. En témoigne le bras de fer entre la direction nationale de la police et le Syndicat national de la police. Selon les syndicalistes, les traitements de faveur sautent à l’œil.

L’une des missions assignées au général Sada Samaké à sa nomination à la tête du département était sans nul doute de restaurer la confiance entre les populations et la police, au moment où l’insécurité est à son comble à Bamako, sur les axes routiers et les altercations entre les usagers de la circulation et les agents, qui sont devenues quotidiennes. Mais, plus d’un an après, le tableau n’est pas reluisant.

Même les différentes patrouilles organisées à travers Bamako n’ont pas contribué à réduire le sentiment d’insécurité, mais plutôt à donner l’occasion à certains types de policiers d’arnaquer les populations pour des contrôles de routine. Les commissariats souffrent aujourd’hui de manque de véhicules. Un tour dans les commissariats suffit pour nous donner raison. L’inadmissible dans toute cette histoire, c’est le manque de cartes d’identité.

A l’ère du renouveau et du changement, les véhicules de patrouilles ne sont pas suffisants dans les commissariats. Dans certaines brigades de recherches, des policiers paient pour mener les enquêtes. La police durcit le ton aux pauvres citoyens pendant les patrouilles. Et gare à ceux dont les cartes sont expirées.

Le hic est que certains osent rejeter les cartes professionnelles. Certains de nos confrères en provenance de mission en ont fait les frais dans des postes de contrôle. A l’intérieur, on demande aux usagers de payer 1000 F CFA comme pour dire que les 1000 F CFA équivalent l’identification.

 

Le mauvais profil du général 

Les plus avertis savaient pertinemment que ce grain de cheveux dans l’équipe de changement dans la continuité d’IBK ne pouvait réussir, car le profil du puissant ministre de l’Intérieur n’est pas appréciable. Au-delà de certaines contestations politiques, l’homme résiste difficilement à l’analyse critique des critères qui ont motivé l’élection du président de la République avec son score historique. Il s’agit, notamment de la moralité et de l’intégrité absolue à toute épreuve.

Parmi les gaffes de l’homme son passage au même département de l’Intérieur sous l’ère IBK (PM) de 1994 à 2000, agace toujours les esprits. Le général a toujours étalé son ignorance sur la gestion des missions du département. On se rappelle des résultats des élections bâclées de 1997. Mais, les Maliens avaient dû élire le président Alpha Oumar Konaré en 1997 sans ficher électorale.

La mise au point doit inspirer les autorités de même que sa gestion diplomatique dans le consulat de Côte d’Ivoire qui aussi continue de marquer les esprits de ses victimes. La situation du général Sada Samaké à la tête du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité doit impérativement interpeler le président de la République et son Premier ministre.

Bréhima Sogoba

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau  du   19 sept 2014.
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