- Un grand meeting prévu aujourd’hui devant la Bourse du travail
Les responsables du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et de la Coalition des Forces patriotiques (COFOP) ont organisé, hier, jeudi 15 novembre 2018 au Palais de la culture de Bamako, une conférence de presse à l’allure d’un meeting politique pour dénoncer le découpage administratif, la prorogation du mandat des députés et l’insécurité au Mali. Les deux regroupements ont décidé de se donner la main pour la cause du Mali. «Le découpage, c’est une bombe à fragmentation, les populations ont refusé ce découpage. Malgré les arrangements, les populations n’en veulent pas, ça risque de détruire notre pays. Nous n’allons pas nous asseoir et regarder notre pays se détruire. Nous allons nous donner la main, parce qu’il s’agit du Mali…Il est temps de se lever pour la cause du Mali, car, le pays traverse une période difficile. Il n’y a plus de sécurité ni d’école au Mali. Nous nous sommes rassemblés pour sortir le Mali de l’ornière. Le régime n’en peut plus », ont déclaré les conférenciers. Avant d’inviter tout le monde à un grand meeting populaire ce vendredi 16 novembre 2018 à 15 heures devant la bourse du travail de Bamako.
Plusieurs personnalités ont pris part à cette conférence de presse à l’élan d’un meeting. Parmi ces notoriétés, ont peut citer entre autres : l’honorable Soumaïla Cissé, Me Mountaga Tall, Djiguiba Keïta alias PPR, Me Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokala Maïga, Djibril Tall, Djibril Tangara, Paul Ismaël Boro tous du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et des responsables de la Coalition des Forces patriotiques(COFOP) dont Housseini Amion Guindo et Oumar Mariko. On notait également la présence de Modibo Sangaré de l’UNPR, Mohamed Youssouf Bathily (Ras Bath) du Collectif pour la défense de la République, Me Hassane Barry, avocat à la Cour, du représentant de Chérif de Nioro MBouyé Haïdara, du représentant de l’imam Mahmoud Dicko, et de nombreuses autres personnalités. Après l’exécution de l’hymne national du Mali, le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé du FSD a fait savoir que le FSD et le COFOP vont désormais œuvrer ensemble pour la cause du Mali. Avant de souligner que le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’est pas bon pour le Mali. Il a dénoncé l’attentat terroriste perpétré à Gao et à Diabali. A ses dires, le découpage administration initié par le gouvernement malien contient les germes de la division du Mali. « Le découpage, c’est une bombe à fragmentation », a-t-il dit. Selon lui, Gao, Kidal et Ménaka n’ont pas pu tenir les concertations régionales. « Cela veut dire que les populations ont refusé ce découpage, ça veut dire que malgré les arrangements, les populations n’en veulent pas, ça risque de détruire notre pays. Nous n’allons pas nous asseoir et regarder notre pays se détruire. Nous allons nous donner la main, parce qu’il s’agit du Mali. Il s’agit de notre unique patrimoine. Nous avons vu tout au long de l’année toutes les dérives. Nous avions envisagé deux actions : une première aujourd’hui ensemble pour écouter la presse et donner des éclaircissements et nous avions prévu demain (Ndlr ce vendredi 16 novembre 2018) à partir de 15heures, un rassemblement populaire devant la bourse du travail », a déclaré Soumaïla Cissé. Avant de signaler qu’il a informé le gouverneur du district de Bamako de la tenue de ce meeting qui a émis un avis défavorable. Pour lui, « c’est de la mascarade. C’est notre pays, nous allons le défendre par tous les moyens ». A sa suite, l’ancien ministre, Housseini Amion Guindo de la COFOP a dénoncé la prorogation du mandat des députés et le découpage territorial au Mali. «Si nous laissons passer cela, on ne pourra plus empêcher d’autres violations de la loi. Car, d’autres reformes sont en vue…Ce découpage risque d’amener la méfiance entre les Maliens et les conflits interethniques », a-t-il dit. En outre, il a déploré l’insécurité au Nord et au centre du Mali. Pour lui, les Maliens ont un besoin de sécurité. Housseini Amion Guindo a non seulement mis l’accent sur les tensions de trésorerie, mais aussi, sur la cherté des prix des carburants. Pour le Mali, dit-il, le FSD et la COFOP ont décidé de se donner la main. «Nous demandons à tout le monde de se retrouver demain (NDLR, ce vendredi 16 novembre 2018) devant la bourse du travail pour défendre le Mali », a-t-il dit.
«Nous allons user de notre droit de désobéissance civile »
Pour sa part, le porte parole du Collectif pour la défense de la République, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath a attiré l’attention des plus hautes autorités du pays sur la cherté de la vie. Et d’ajouter que l’union entre le FSD et la COFOP est une bonne initiative. «Nous avons la majorité des élus communaux ici dans ce regroupement », a-t-il dit. Avant d’inviter les deux regroupements à mutualiser leurs forces. Il a fait savoir que le Mali est à terre. A cet effet, il a souhaité à ce que le meeting de ce vendredi 16 novembre 2018 puisse aboutir à quelque chose de potable. Quant à Me Hassane Barry du Barreau malien, il a indiqué que les Maliens veulent le règlement total de la crise du Mali. Pour lui, il y a des non dits sur la crise malienne. « L’Etat du Mali a sous traité la sécurité », a-t-il dit. A en croire, tous les ingrédients constituant le génocide sont réunis dans le centre du Mali. Pour lui, le gouvernement est responsable de cette situation. «Nous le dirons partout et jamais nous allons nous taire. Prenez conscience de cette situation, levez-vous pendant qu’il est encore temps, sinon, cette équipe ne peut plus diriger le pays », a martelé Me Hassane Barry. Aux dires de Oumar Mariko de la COFOP, il est temps de se lever pour la cause du Mali, car, le pays traverse une période difficile. Il a fait savoir qu’il n’y a plus de sécurité ni d’école au Mali. « Nous nous sommes rassemblés pour sortir le Mali de l’ornière. Le régime n’en peut plus », a-t-il dit. Selon Mohamed Ali Bathily du FSD, il faut le respect des lois de la République. Il persiste et signe que IBK n’est pas le président de la République, car, dit-il, son élection a été faite à travers la violation de la loi. A cet effet, il menace d’appeler à la désobéissance civile après le 31 décembre 2018 qui constitue la fin du mandat légal des députés. « Nous allons user de notre droit de désobéissance civile fondée sur l’article 121 de la constitution », a-t-il conclu. Enfin, Me Mountaga Tall a mis l’accent sur l’insécurité au Mali. Il a posé un dilemme comme quoi, le gouvernement entend interdire le rassemblement populaire politique de ce vendredi 16 novembre 2018 pour motif d’insécurité or, le rassemblement autour de Maouloud qui est une fête musulmane est prévu pour le mardi 20 novembre 2018. Que va donc faire le gouvernement ?
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain