C’est aujourd’hui que la France ratifie l’accord de coopération monétaire conclu il y a un an, le 21 décembre 2019, par Paris et les États de l’Union monétaire ouest-africaine. Cet accord acte la transformation du franc CFA, qui deviendra l’eco en maintenant la parité fixe avec l’euro. La France retire ses représentants des instances de gouvernance monétaire comme la BCEAO et n’exige plus aucun dépôt de réserves de change sur les comptes du Trésor public français. Le député LREM Jean-François Mbaye, rapporteur de ce projet de loi de ratification, est l’invité de Carine Frenk.
Qu’est-ce qui va changer après cette ratification ?
Jean-François Mbaye : Il y a deux choses qui vont changer. La première, c’est que la France ne siégera plus au Conseil politique monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Puis la deuxième chose qui va arriver très rapidement finalement, c’est la fermeture du compte d’opérations du Trésor public, là où étaient mises 50% des réserves africaines qui étaient sur ce compte du Trésor public et rémunéré à 0,75%.
Mais la France continue de garantir la parité fixe entre l’éco, la nouvelle monnaie ouest-africaine, et l’euro…
Tout à fait. Comme elle le fait actuellement avec le franc CFA. Il faut dire que c’est une demande d’abord des États africains eux-mêmes, et il faut dire que cette question de garantir la monnaie, de garantie de convertibilité, permet lorsqu’il y a des situations instables dans beaucoup de pays de continuer à soutenir d’une certaine façon l’économie et que le pays puisse faire face à un certain nombre de défis. … suite de l’article sur RFI